Dans une course au profil sinueux et technique, mais dépourvue de difficultés notoires concernant son dénivelé ou limitant l’exposition du peloton au vent, le Qatar devrait offrir en toute logique la tunique arc-en-ciel à un sprinteur le 16 octobre prochain. La France a la chance de posséder 3 sprinteurs au profils différents qui pourrait tous être susceptibles d’aborder la compétition avec de légitimes ambitions.
Arnaud Demare : un monument dans la musette
S’il fallait ne sélectionner qu’un seul sprinteur eu égard au prestige de ses victoires c’est sans nul doute le coureur de la FDJ – pourtant celui des trois qui a le moins levé les bras cette saison – qui aurait la faveur de nos suffrages. En effet, cela faisait depuis 1997 avec la victoire de Guesdon au vélodrome de Roubaix et celle de Laurent Jalabert au tour de Lombardie, qu’aucun coureur tricolore n’avait terminé en tête de l’un des 5 monuments du cyclisme. Un exploit donc de voir le Picard remporter Milan San Remo, performance qu’il ne faudrait surtout pas minimiser.
Pour autant, cette victoire, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt des deux dernières saisons. En effet, hormis ce coup d’éclat et après une année 2015 quasi blanche, les victoires se comptent sur les doigts d’une main : une victoire d’étape sur Paris-Nice, une étape de La Méditerranéenne et enfin, une étape de la Route du Sud. Guère épargné par les blessure et problèmes de matériel, Demare peine à enchaîner les bonnes performances.
C’est trop peu pour un ancien champion du monde junior habitués à plus de bouquets lors de ses débuts et dont on peine aujourd’hui – principalement du fait de la malchance qui le poursuit sur les flandriennes et qui l’empêche d’être en situation d’obtenir des résultats sur ces courses – à savoir quel est son réel profil et son potentiel en tant que sprinteur. Parlent tout de même pour lui, ses anciennes victoires aux Tour du Qatar, expérience non négligeable pour aborder cette course.
Nacer Bouhanni : le niveau World tour
C’est sans nul doute le coureur Français qui offre le plus de garanties à ce jour. En attestent ses 8 victoires en 2016 – tout en gardant en tête sa disqualification polémique lors de la EuroEyes Cyclassics Hamburg – succédant aux 11 bouquets de l’année précédente.
Désormais habitué aux joutes World Tour, capable d’encaisser de longues distances comme le prouvent ses 6e et 4e places sur les Primavera de 2015 et 2016, Nacer Bouhanni présente les performances et le profil qui semble le plus à même d’obtenir un résultat au Qatar, face aux meilleurs mondiaux du sprint.
S’il fallait nuancer un chouïa le propos, on pourrait souligner que les victoires World Tours ont souvent été réalisées sur des courses composées de plateau de faible envergure, et surtout, que la malédiction qui entoure ses participations au Tour de France nous prive de points de repères vis à vis de son potentiel face au gratin du sprint réuni. Même si le sprint houleux et victorieux d’Hambourg, malgré la disqualification qui s’en est suivit, semble un indicateur rassurant sur cet aspect.
Avec une équipe totalement dévouée, et composée en partie de coureurs français, le boxeur de la petite reine pourrait entraîner dans son sillage ses coéquipiers de Cofidis comme Laporte, Senechal ou encore Geoffrey Soupe, aux automatismes déjà bien rodés dans les courses World Tour.
Bryan Coquard : encore trop tendre ?
Le Coq, apparaît comme l’outsider de la liste : montant en puissance au sein d’une équipe lui étant désormais dévouée, mais au train encore trop désordonné, il semble ne pas avoir encore atteint sa maturité. Ses belles places lors du récent Tour de France n’ont malheureusement pas été suivies d’effet, et s’il a montré qu’il avait le potentiel pour battre les meilleurs à Limoges, il n’a malheureusement pas été en mesure de démontrer que cela ne rentrait pas dans la catégorie « exploit d’un jour ». Les autres résultats probant de sa saison n’ont malheureusement pas eu lieu dans des courses majeurs du calendrier., sans vouloir leur faire injure.
Là où l’explosibilité du sprinteur de poche observée lors de l’Amstel Gold Race aurait joué en sa faveur, dans le cas d’un sprint en bosse ou en léger faux plat montant, l’ancien médaillé d’argent de l’omnium à Londres a malheureusement moins à espérer de ce long sprint plat rectiligne sur plus de 500 mètres. Enfin, ses automatismes avec ses coéquipiers ne sautent pas à la figure, et on peine à voir qui, hormis Adrien Petit, pourrait l’accompagner chez Direct Energie sur le sprint, à l’exception du très probable Sylvain Chavanel.
1 ou 2 sprinteurs à Doha ?
C’est la grande question. Là où l’Allemagne est prise dans le cruel dilemme de devoir choisir entre Kittel et Greipel, la selection étant limitée à 6 coureurs, la France a elle la chance d’en proposer 9. Il est donc fort probable que le sélectionneur national fasse le même choix que lors des derniers championnats du monde, à savoir articuler son équipe autour de 2 sprinteurs qui seraient sans doute Bouhanni et Demarre, accompagnés par leurs lieutenants.
Il ne leur reste plus que quelque jours pour rebattre les cartes.
Si cela demarre a la bagarre Bouhani (bani)qui mal y pense cela se terminera par un Coquard.
Notre vindicatif Bouhanni s’est un peu calmé dernièrement à Bruxelles et à Fourmies où il fait 3é et 2é, peut-être un peu refroidi par toutes ses histoires et son dernier casse-gueule au Poitou-Charente…Il a chaque fois quand même fini devant Démare…En effet, B.Bourreau devrait sélectionner les deux ….Pour un sprint qui sera forcément très chaud, on pourrait dire brûlant au pays du pétrole, surtout si le final est tourtueux et tormenté, comme dirait R. Virenque !… Pour un beau sprint avec des gars qui gardent leur ligne, l’arrivée de la vuelta aujourd’hui était belle à voir…Même si ce n’était pas entre les géants du sprint…
Erreur de ma part ! A Bruxelles, Démare fait second et Bouhanni 3é…Démare est peut-être en progrès en ce moment…