Suspendu provisoirement depuis février dernier par l’Union Cycliste Internationale (UCI) en raison d’anomalies relevées sur son passeport biologique, Franck Bonnamour a pris la décision de ne plus contester sa suspension et de tirer sa révérence. L’ancien coureur de 29 ans a confié au journal Ouest France les raisons qui l’ont poussé à abandonner son combat juridique pour se concentrer sur son équilibre personnel et familial.
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Après des mois de lutte acharnée pour défendre son honneur, Franck Bonnamour s’est résolu à accepter la décision de l’UCI, en raison des coûts prohibitifs que sa défense engendrait. Selon Ouest France, le Breton avait déjà dépensé plusieurs milliers d’euros en frais d’avocats et d’experts sans garantie de succès. « C’est trop coûteux en termes financiers, j’arrête », a-t-il expliqué, amer, au quotidien régional. « Il aurait fallu lancer une procédure devant le tribunal de l’UCI, puis potentiellement au Tribunal arbitral du sport (TAS). Si j’avais gagné, l’UCI aurait pu faire appel, ce qui aurait prolongé la procédure d’un an et demi et alourdi les coûts. Je ne peux pas tout sacrifier, cela bloque financièrement. »
Au-delà de l’aspect financier, la pression morale a également pesé lourd. L’ancien champion d’Europe juniors en 2013 avait engagé un expert en biologie pour analyser son cas, mais a dû faire face à une nouvelle désillusion lorsque ce dernier a interrompu sa collaboration, invoquant un conflit d’intérêts avec l’Agence mondiale antidopage (AMA). « C’est difficile depuis six mois, je ne pouvais pas continuer ainsi pour deux ou trois années de plus », a-t-il confié. « Ma priorité, c’est de garder un équilibre familial. »
Depuis sa suspension, le Lannionnais a vécu des moments difficiles, soutenu par sa famille et bénéficiant d’un suivi psychologique. « Moralement, il y a des moments durs. J’ai peur de l’avenir, mais je sais ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait », a-t-il ajouté.
Malgré sa décision de raccrocher le vélo, Bonnamour a un dernier combat à mener contre Decathlon AG2R La Mondiale, son équipe jusqu’en mars dernier, qui l’a licencié pour « défaut de loyauté ». Le coureur conteste ce licenciement devant le Conseil des prud’hommes, arguant qu’il avait informé l’équipe de sa suspension provisoire dès le début de l’affaire.
Un parcours marquant, malgré une fin prématurée
Franck Bonnamour ne reverra plus le peloton professionnel, et c’est en Australie, avec une 54ᵉ place au Santos Tour Down Under en janvier 2024, qu’il aura disputé sa dernière course. Ancien coureur de B&B Hotels-KTM et élu super-combatif du Tour de France 2021, Bonnamour a marqué les esprits par son panache et ses échappées, notamment lors de la Grande Boucle. Vainqueur de la Polynormande en 2022, il avait su rebondir après la dissolution de B&B Hotels en rejoignant AG2R-Citroën début 2023, devenue depuis Decathlon AG2R La Mondiale.
Mais la fin de l’aventure n’aura pas été celle qu’il espérait. Franck Bonnamour quitte le cyclisme avec une carrière écourtée et le souvenir de ses performances audacieuses qui avaient conquis le cœur des fans.
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En comptant ses deux années de stagiaire, F. Bonnamour a quand même fait dix ans chez les pros. Quoi qu’il en soit il arrête, mais ce qui parait plus énigmatique dans cette histoire, ce serait le cas du licenciement de V. Lavenu, lequel aurait un rapport direct avec ce cas Bonnamour, selon ce qui est dit ou écrit. Lavenu est licencié à la suite d’un début de saison inattendu et fracassant de l’équipe Décathlon, et c’est vraiment paradoxal !… Après la longue carrière de manager de Lavenu, figure emblématique de l’équipe depuis les années 90, il est absurde de présenter ce licenciement comme découlant du seul cas Bonnamour, et cela reste totalement opaque, beaucoup moins clair en tous cas que la suspension qui a touché F. Bonnamour.