Au terme de la quinzième étape du Tour de France achevée au Grand Colombier, les Slovènes ont démontré une nouvelle fois leur supériorité. Dans un final au sprint, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) a devancé le maillot jaune Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma). Ce dernier possède 40 secondes au général sur son compatriote. Pour les Colombiens Nairo Quintana (Team Arkéa Smsic) et Egan Bernal (INEOS Grenadiers), cette journée a été terrible. Perdant plusieurs minutes, ils ont perdu tout espoir de remporter cette 107e édition ou de finir sur le podium.
Tadej Pogacar a remis ça. Après avoir triomphé à Laruns lors de la neuvième étape, le Slovène a gagné au sommet du Grand Colombier. Une victoire décrochée dans les derniers mètres en se montrant légèrement supérieur à Primoz Roglic le porteur du maillot jaune, qui a fini dans le même temps. Mais perd quand même quatre secondes sur son principal rival au jeu des bonifications.
Pierre Rolland à l’avant
Si c’est les favoris du général qui ont joué la victoire, c’est tout d’abord une échappé de huit coureurs qui a animé la journée. Dans celle-ci, Pierre Rolland (B&B Hôtels – Vital Concept) élu combatif du jour s’est montré le plus fort. Dernier repris par les cadors de cette 107e édition, il n’y avait aucun espoir de succès avec un écart qui n’a jamais été trop conséquent.
Les Colombiens dans le dur
Dans le groupe maillot jaune, deux coureurs ont étonnement perdu pied assez rapidement dans l’ascension final. Nairo Quintana et Egan Bernal ont été distancés et perdu le Tour de France ce soir. Leur retard concédé sur la ligne d’arrivée a été respectivement de 3 minutes 50 secondes et 7 minutes 20 secondes. C’est donc maintenant une certitude qu’il y aura un nouveau vainqueur au palmarès de la Grande Boucle.
Un Tour de France à l’accent solvène
Devant, bien que le rythme a été soutenu par l’équipe Jumbo-Visma, il n’y a pas eu d’attaques. Cela s’est décanté dans les derniers centaines de mètres. Pogacar a montré que c’était le plus fort alors que Roglic a été le seul à finir dans le même temps. Autrement, Porte a fini à 5 secondes, Lopez à 8 secondes, Landa et Yates à 15 secondes, Uran à 18 secondes. Ces cinq coureurs vont sans doute se battre pour finir sur la troisième marche du podium. Un ton en-dessous du duo slovène Roglic-Pogacar très bien parti pour se disputer la gagne au classement général lors de la troisième semaine, qui débutera après une journée de repos bien méritée.
Belle photo de T. Pogacar, la diagonale en arrière-plan indique la dynamique ascensionnelle de l’intéressé ! Et inutile de lever deux bras, un seul peut suffire. Deuxième victoire pour lui, aprés la victoire de Laruns, toujours au dépens de Roglic, résultat inversé par rapport à celui d’Orcières-Merlette en début de tour, où Roglic l’emporta devant Pogacar… Mais nous remarquions déjà que Pogacar finissait son sprint en boulet de canon, dans une intensité égale à celle de son vainqueur… Deux à un pour Pogacar au match des étapes…
Poursuivons cette comparaison, naturellement intéressante à ca stade : Depuis sa perte de temps à Lavaur, Pogacar reprend du temps à Roglic, tandis que la Jumbo Visma poursuit son extraordinaire travail d’élimination, un peu à la manière de la si décriée équipe Sky, pour demeurer dans un passé récent… Aujourd’hui ce sont donc deux adversaires out, en effet… Une importante différence toutefois : à aucun moment Roglic n’a attaqué en vue d’un sommet, à la manière de Froome…
Il y aurait donc peut-être une faille dans ce jeu de dupes des Jombo,, car ce jeune Pogacar arrive au sommet de sa foorme, se trouvant trés en retrait sur le dauphiné par exemple, tandis que Roglic et ses Jumbo feraillent en tête depuis le tour de l’Ain…
A poursuivre la comparaison, chacun a pu observer que « les deux slovènes », pour reprendre l’observation d’usage, utilisaient les plus petits développements de tous les coureurs du groupe dans la montée du Grand Colombier, Dumoulin roulant en tête étant hors-jeu à cette bataille de moulins… Froome et sa moulinette a tant été raillé, qu’il est bon d’observer que la seule différence ne tient qu’à la taille et au coup de pédale, Froome étant nettement plus grand qu’eux et pédalant quelque peu de guingois…
La lutte pour la victoire semble donc se circonscrire autour « des deux slovènes », avec tout ce que cette expression comprend de sous-entendus, vu le faible nombre de slovènes au départ… En tous cas, voici la Slovénie en mesure de placer deux coureurs sur le podium, et même de faire mieux que le Luxembourg, pays plus riche et sans doute mieux respecté, 2é et 3é du tour 2011, avec les frères Schleck…