« Adrien Costa m’a fait très forte impression ». Ces paroles sont de Bernard Hinault et datent de mai dernier, au sortir du Tour de Bretagne. Elles en disent longs sur le potentiel du coureur. Après une grande saison 2016, le jeune homme sait qu’il lui faut maintenant confirmer. Il est revenu pour nos confrères de cyclingnews.com sur les ambitions qui l’animent.
Adrien Costa : « Être constant tout au long de la saison »
Avec quatre victoires au compteur en 2016, plus quelques jolies places d’honneur (2e du Tour de l’Utah, 3e du Tour de l’Avenir…), le coureur d’Axeon Hagens Berman a signé une saison remarquable l’année de ses 19 ans. Encore en pleine phase d’apprentissage, il explique : « Je peux encore progresser dans de nombreux domaines. L’important pour moi en 2017 sera d’être constant tout au long de l’année. Quand tu veux franchir un palier, tu as besoin de courir de février à octobre à un bon niveau, pas seulement pour toi mais aussi pour l’équipe ».
Suite à un stage chez Quick-Step au deuxième semestre 2016, quelque peu tronqué par une chute sur le Tour de Grande-Bretagne (seulement 5 jours de course avec l’équipe belge), le Californien a ensuite préféré revenir dans son équipe d’Axeon. Si ce choix peut surprendre, les raisons qu’il évoque sont des plus recevables : « Je ne crois pas que passer une seule année dans la catégorie des moins de 23 ans soit une bonne idée. On a vu des coureurs qui ont fait ce choix après avoir gagné des championnats nationaux et internationaux, qui ont tout gagné en U23 et qui ont eu des difficultés une fois arrivés en World Tour. Il n’en a jamais vraiment été question en ce qui me concerne. Comme je le disais, j’ai encore beaucoup à apprendre sur et en dehors du vélo. Je suis très excité à l’idée de la saison qui s’annonce, j’espère être prêt pour le grand saut à la fin de la saison. Et il y a de pires endroits qu’Axeon, c’est clair ».
Emerging talents (and Axeon teammates) Costa and Powless feed off of each other's strengths, writes @iamjensee https://t.co/AaI4keAG61
— VeloNews (@velonews) February 8, 2017
Développer ses capacités de leader
Pour la saison à venir, le jeune Américain ne compte pas bouleverser un programme qui avait très bien fonctionné l’an dernier : « Mon calendrier est bien défini jusqu’au printemps avec des courses en Europe. Si je suis performant, j’espère être de retour aux États-Unis pour y disputer le Tour de Californie. J’espère également recourir le Tour de l’Utah et celui de l’Avenir. J’ai hâte de revenir sur certaines courses que j’ai bien aimées l’année dernière pour y mettre en application ce que j’ai pu apprendre en un an. Y revenir plus fort tactiquement, physiquement et mentalement pour voir les progrès que j’ai pu réaliser ».
Le coureur a aussi un autre objectif : se façonner une âme de leader. « Pour cette deuxième saison en U23, j’aimerais développer mon rôle de leader, chez Axeon et en équipe national. Ce n’est pas forcément quelque chose de naturel chez moi, admet-il, je dois donc poursuivre mon processus d’apprentissage pour être ce leader capable de booster ses coéquipiers ». Pour l’heure, le garçon, dont les parents sont Français, va déménager à Nice : « La région est vue par de plus en plus de coureurs comme une alternative à Gérone. J’espère que nous serons de plus en plus nombreux à nous y installer, en tous cas tous ceux qui s’y installent adorent, et j’ai hâte de m’y entraîner quotidiennement ».
Il est très fort bien qu’étant derrière Gaudu dans les cols sur le tour de l’Avenir ! En comparaison, il peut être assez étonnant de constater que ce coureur fasse l’objet de tant d’attention de la part des médias en France. Il y a par exemple des néo-pros français ( parfois dans des équipes étrangères ), ou des jeunes coureurs dans des pays limitrophes dont on ne parle quasiment jamais . Costa, c’est sans doute un futur champion mais, en plus, c’est l’Amérique .
Je pense que c’est un talent avec un gros potentiel physique et une capacité psy à développer pour lire la course . Il est souvent dans un effort inutile ou attaque à rebours mais tellement fort qu’il gagne . Et puis il est presque français ce qui le rend pour nous atypique ou l’aboutissement du rêve américain et forcément médiatique .