On peut, sans détour, affirmer que la saison 2016 d’Astana est une réussite. En effet, avec pas moins de 34 victoires, les têtes pensantes de la formation kazakhe peuvent afficher un large sourire. Pour autant, 2017 se présente d’ores et déjà comme étant un défi de taille pour l’équipe Astana et pour Fabio Aru tout particulièrement : parvenir à remplacer Vincenzo Nibali (lequel a quitté le grand froid kazakh au bénéfice des rayons du soleil bahreïnien) lors des Grands Tours.
🏆 Une saison 2016 globalement réussie
Avec, notamment, le Giro et le Tour de Suisse dans l’escarcelle, les « jigit » d’Alexandre Vinokourov ont fait le métier. On peut d’ailleurs ajouter à ce joli tableau la seconde place de Diego Rosa sur le Tour de Lombardie, ainsi que la médaille d’argent glanée par Jakob Fuglsang lors de la course en ligne des Jeux olympiques de Rio. Seul bémol sur une séduisante partition, une saison que l’on peut qualifier de moyenne pour le chef de file et prometteur Fabio Aru qui, très attendu lors de la grand-messe juilletiste, est passé à côté de son sujet. Au rayon des déceptions, on pourra également épingler un certain Lars Boom dont on pouvait attendre bien mieux, principalement lors des classiques flandriennes.
🖋 Transferts : Ciao Vincenzo, Buongiorno Moreno
⇦ Les départs
De toute évidence, le départ le plus retentissant reste celui de Vincenzo Nibali qui, après trois saisons sous les couleurs azurées d’Astana, a décidé d’offrir ses services à la nouvelle formation Bahrain-Merida. Du côté kazakh, on compte sur Fabio Aru, successeur attendu de Nibali, pour porter haut les couleurs chères à la capitale du Kazakhstan lors des Grands Tours. Moins retentissant, le départ du batave Lars Boom, auteur d’une saison 2016 que l’on peut qualifier d’insipide. Initialement engagé pour briller lors des classiques flandriennes, le coureur hollandais n’est jamais parvenu à jouer les premiers rôles, que ce soit sur les pavés flamands ou sur ceux de l’Enfer du Nord. Cette transparence aura sans doute facilité la séparation des deux parties en fin de saison.
Départs : Lars Boom, Eros Capecchi, Andrea Guardini, Davide Malacarne, Vincenzo Nibali, Gatis Smukulis.
⇨ Les arrivées
L’arrivée du puncheur transalpin Moreno Moser est sans l’ombre d’un doute destiné à (re)mettre la formation Astana à l’avant-plan lors des courses d’un jour. Il faudra cependant que Moser confirme les attentes fondées en lui lors de son arrivée au sein de l’élite et qu’il semble avoir du mal à concrétiser, malgré un honorable palmarès. Le transfert du grimpeur espagnol Pello Bilbao s’inscrit sans doute dans le projet d’Aru de doubler Giro et Vuelta et d’y jouer la gagne. Nul doute que Bilbao fera office de lieutenant qui aura pour but d’accompagner Aru le plus loin possible lors des ascensions finales que proposeront les deux Grands Tours.
Arrivées : Pello Bilbao, Zhandos Bizhigitov, Matti Breschel, Sergey Chernetskyi, Oscar Gatto, Jesper Hansen, Riccardo Minali, Moreno Moser, Michael Valgren Andersen, Oleg Zemlyakov.
🎯 Quels objectifs en 2017 pour les hommes de Vino’ ?
Sur les Grands Tours
Avec un Fabio Aru préférant faire l’impasse sur le Tour de France afin de se présenter au départ du Giro et la Vuelta en 2017, on peut nourrir de réelles ambitions dans le chef de l’équipe kazakhe en ce qui concerne les Grands Tours. Pour le Tour de France, le Danois Jakob Fuglsang devrait être leader désigné, une récompense pour le coureur scandinave qui va pouvoir endosser un rôle de véritable leader sur une épreuve de grande envergure et qui visera un Top 5 au classement général. C’est probablement dans l’optique de bien figurer sur ces Grands Tours que la formation kazakhe a enrôlé en son sein le grimpeur espagnol Pello Bilbao. Sans oublier les Dario Cataldo, Miguel Angel Lopez, Tanel Kangert ou encore Michele Scarponi, Astana semble bel et bien paré pour afficher de grandes ambitions sur les épreuves de trois semaines en 2017.
Sur les classiques
Avec le départ de Lars Boom, Astana perd une réelle chance de briller lors des classiques flandriennes et principalement sur les pavés de l’Enfer du Nord. Pour autant, en engageant un garçon de la trempe de Moreno Moser (vainqueur de la très exigeante Strade Bianche en 2013), la formation kazakhe peut espérer briller sur les classiques ardennaises en avril mais également des épreuves redoutables telles que la Clasica San Sebastian en août. Sans oublier Matti Breschel, le coureur danois de 32 ans, vieillissant mais toujours à l’affût d’un bel accessit lors des classiques printanières.
Notations de l’effectif d’Astana en 2017
🔵🔵🔵⚪⚪ Course d’un jour
🔵🔵🔵🔵⚪ Classement général sur les GT
🔵🔵🔵🔵⚪ Contre-la-montre
🔵🔵🔵⚪⚪ Sprint
🔴🔴🔴🔴⚪ Niveau global
🏅 Pronostique de TodayCycling : Fabio Aru termine dans le Top 3 du Giro.
📊 La statistique : 1. Comme lorsqu’un seul être vous manque. En espérant pour la formation kazakhe que ce ne sera pas le cas avec le départ de Vincenzo Nibali.
Le coureur à suivre : 🇮🇹 Fabio Aru
En 2017, les regards seront braqués sur le prodige transalpin, en particulier lors du Giro et de la Vuelta. Aru, qui est passé à côté de son sujet sur les routes de la Grande Boucle en 2016, devrait faire l’impasse sur l’édition 2017 (au profit du Danois Fuglsang). Gageons qu’en fin stratège qu’il est, Alexandre Vinokourov parviendra à mettre tous les atouts du côté de son poulain pour en faire un sérieux prétendant aux victoires finales de ces deux Grands Tour.
Les départs de Nibali et dans une moindre mesure de Boom ne sont pas forcément problématiques ; ces deux-là en ont sans doute fait déjà beaucoup et avec Aru ou Lopez, il y avait peut-être un leader de trop…Vous donnez 4/5 au niveau global…Il n’y a sans doute pas trop lieu de s’interroger sur la survie d’Astana !