Joaquim Rodriguez, un grimpeur-puncheur d’exception

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TODAYCYCLING - Joaquim Rodriguez à l'attaque sur le Tour d'Espagne 2013 - Photo: Graham Watson
TODAYCYCLING - Joaquim Rodriguez à l'attaque sur le Tour d'Espagne 2013 - Photo: Graham Watson

A 37 ans et après de longues semaines d’hésitation, Joaquim Rodriguez a décidé de mettre un terme à sa carrière. L’Espagnol, qui roulait pour la Katusha depuis 2010, ne quitte pas pour autant le milieu du cyclisme professionnel car il va intégrer le staff de Bahrain-Merida dès la saison prochaine afin d’encadrer les jeunes. A l’occasion de l’arrêt de l’une des figures les plus importantes du peloton, TodayCycling a décidé de revenir sur les faits marquants de la carrière de Purito.

Le Tour d’Espagne, théâtre de ses premières distinctions

Espoirs chez Iberdrola-Loina, équipe réserve de la ONCE, Joaquim Rodriguez devient stagiaire au sein cette dernière en 2000 avant d’intégrer définitivement la formation espagnole l’année suivante. D’abord équipier sur le Tour d’Italie pour son leader Abraham Olano, le Catalan parvient à tirer son épingle du jeu en fin de saison en remportant l’Escalade de Montjuïc devant son coéquipier Joseba Beloki, alors 3ème du Tour de France cette année là. Il s’agit de la première victoire de Purito en tant que professionnel. En 2003, il se révèle sur Paris-Nice où il remporte l’avant dernière étape à Cannes mais surtout, il décroche deux victoires sur le Tour d’Espagne dont une avec son équipe ONCE au terme d’un contre-la-montre par équipes. Par ailleurs, il porte le maillot de oro – l’équivalent du maillot rouge de la Vuelta aujourd’hui – durant deux jours. En 2005, toujours sur son Tour national, il remporte le classement de la montagne. Pourtant considéré comme l’un des meilleurs grimpeurs/puncheurs de sa génération et en constant progrès, il n’a que rarement l’occasion d’exprimer tout son potentiel car il est souvent solliciter pour se mettre au service de ses leaders et notamment d’Alejandro Valverde qu’il rejoint à la Caisse d’Epargne en 2006.

Purito, le puncheur

Malgré une prometteuse deuxième place sur la Clásica San Sebastián en 2005, il faut attendre 2008 pour le voir apparaître dans le Top 10 des classiques ardennaises (8ème de l’Amstel, de la Flèche et de Liège cette année là), toujours au service d’Alejandro Valverde cependant. L’année suivante, la Caisse d’Epargne lui laisse davantage de responsabilités, ce qui lui permet de monter pour la première fois sur le podium d’une classique printanière avec sa deuxième place à Liège-Bastogne-Liège, derrière Andy Schleck. La même année, il se classe 7ème de la Vuelta en contribuant largement au succès de son coéquipier, le lauréat Alejandro Valverde. Malgré son statut de leader sur certaines courses, il choisit de partir chez Katusha où il a l’assurance d’avoir une équipe à son service. Dès lors, il ne cesse de collectionner les places d’honneur et de s’affirmer comme l’un des meilleurs puncheurs du peloton (2ème de la Flèche Wallonne 2010 et 2011, 2ème de l’Amstel Gold Race 2011, 2ème de Liège-Bastogne-Liège 2013 et 3ème en 2015, …). En 2012, il décroche enfin sa première victoire sur une classique ardennaise avec la Flèche Wallonne où il devance Michael Albasini et Philippe Gilbert. En fin de saison, il lève les bras au Tour de Lombardie et conserve son titre l’année suivante, sous un déluge de pluie.

Ce Grand Tour qui lui échappe toujours

Dans sa quête de remporter une course de trois semaines, Joaquim Rodriguez a toujours échoué. Porteur du maillot rose durant dix jours sur le Giro d’Italia 2012 et vainqueur de deux étapes, il nous offre un duel exceptionnel tout au long de la course avec le Canadien Ryder Hesjedal. Alors qu’il possède 31 secondes d’avance sur son rival au départ de la dernière étape, un chrono individuel, Purito n’est pas en mesure de conserver la pôle position en raison de ses lacunes en contre-la-montre. Celles-ci lui auront toujours porté préjudice sur les Grands Tours. En 2013, il se classe troisième du Tour de France derrière Chris Froome et Nairo Quintana, ce qui constitue sa meilleure performance sur la Grande Boucle. En 2015, il termine deuxième de la Vuelta derrière Fabio Aru mais c’est surtout l’édition 2012 du Tour d’Espagne qui a marqué les esprits. Porteur du maillot rouge durant treize jours, Joaquim Rodriguez cède sa tunique de leader au terme de la 17ème étape. Avec 28 secondes d’avance sur Alberto Contador, il ne peut rien faire lorsque celui-ci attaque à 50 kilomètres de l’arrivée, dans la montée de la Collada La Hoz, redistribuant totalement les cartes sur un coup d’éclat. En effet, le Pistolero remporte l’étape avec plus de deux minutes d’avance, reléguant Purito à la troisième place. Outre ces nombreux podiums, le Catalan a remporté 14 étapes au total sur les Grands Tours. Deux en Italie, trois en France et neuf en Espagne.

A deux doigts d’être champion du monde

Championnats du Monde de Florence, 2013. Dans le dernier tour du circuit, Joaquim Rodriguez attaque dans le Fiesole, suivi de l’Italien Vincenzo Nibali. Les deux hommes basculent en tête en sommet mais dans la descente, ils sont repris par Alejandro Valverde, Rui Costa et Rigoberto Uran, stoppé alors par une chute. Purito tente sa chance à plusieurs reprise et à deux kilomètres de l’arrivée, il parvient à faire le trou. Cependant, Rui Costa accélère à son tour sous la flamme rouge et revient sur le Catalan avant de le déborder dans un sprint à deux. Grosse désillusion pour Joaquim Rodriguez qui ne peut retenir ses larmes sur le podium.

S’il est souvent passé à côté de victoires de prestige, Joaquim Rodriguez a été exemplaire de régularité, s’offrant un palmarès exceptionnel. Il a par ailleurs terminé à trois reprises numéro 1 mondial, en 2010, 2012 et 2013.

VIDEO CYCLISME
Joaquim Rodriguez remporte la Flèche Wallonne 2012

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