Il y avait de l’émotion lors de la conférence de presse des Trek Segafredo lundi dernier. Car après Adriano Malori la semaine dernière, c’est Haimar Zubeldia qui a profité de la médiatisation du Tour de France pour annoncer sa retraite prochaine. A 40 ans, le coureur compte en terminer le 29 juillet prochain sur ses terres basques, lors de sa participation à la Clasica San Sebastian
Haimar Zubeldia : « Ces vingt dernières années ont été magiques »
Invité de dernière minute sur le Tour de France après le contrôle positif de son coéquipier André Cardoso, Haimar Zubeldia vit son 16e Tour dans un relatif anonymat. La relative méforme de son leader Alberto Contador ne nécessite pas de lui un travail particulier, et les années commencent à avoir prise pour celui qui a commencé sa carrière professionnelle alors que l’affaire Festina n’avait pas encore éclaté. Le coureur a naturellement affiché une certaine émotion en évoquant sa carrière : « A 20 ans, je suis passé professionnel au sein de l’équipe Euskadi, la tête pleine de rêves. A l’époque, le peloton était composé de Pantani, Zulle, Olano et Jalabert. Maintenant, je vais raccrocher dans un peloton avec Froome et Contador. Ces vingt dernières années ont été magiques. Ce fut un privilège de partager ma passion dans des formations telles qu’Euskaltel, Astana, RadioShak et Trek. Elles ont été ma famille et m’ont permis de vivre les expériences les plus inoubliables. Ma passion pour le cyclisme est intacte, mais j’ai désormais envie de m’ouvrir de nouvelles portes »
Un gros moteur, un palmarès réduit
Le coureur basque n’a manqué qu’un seul Tour de France depuis ses débuts sur l’épreuve en 2001. Tantôt équipier, tantôt leader, il a souvent été raillé pour son manque d’initiative. Coureur extrêmement prometteur au tournant du millénaire, l’équipier d’Alberto Contador n’a effectivement pas le palmarès que son talent lui promettait. En près de 20 ans de carrière, il compte ainsi seulement cinq victoires professionnelles, réparties entre la Bicyclette Basque et le Tour de l’Ain. Peu, trop peu pour ce coureur qui finissait 2e du Dauphiné en 2000, à tout juste 23 ans.
Capable de finir cinq fois dans les dix premiers du Tour de France, l’Espagnol n’a en revanche jamais su se sublimer pour remporter une étape ou prendre part à un fait majeur de la Grande Boucle. Un manque qui n’entachera pas la carrière exemplaire de ce coureur qui n’a jamais fait de vagues et a toujours su se faire apprécier de ses coéquipiers. L’hommage rendu par le directeur de Trek-Segafredo, Luca Guercilena, à son coureur lui a d’ailleurs été droit au coeur : « C’est un tel plaisir de travailler avec Haimar, il est calme, intelligent , loyal et travailleur. Sa régularité à haut niveau est impressionnante. Il n’a peut être pas gagner beaucoup, mais c’est un professionnel, dans tous les sens du terme ». Un compliment qui vaut bien quelques victoires…