Si Jan-Willem van Schip avait participé à Paris-Roubaix, on aurait pu croire que son guidon s’est déformé au fil des chocs endurés et des chutes subies sur les 257 km du parcours de l’Enfer du Nord. Seulement le coureur néerlandais de l’équipe Roompot – Nederlandse Loterij n’était pas présent sur la course puisque son équipe n’a pas été invitée à y participer. Donc c’est bien un choix délibéré d’avoir depuis le début de la saison un cintre aussi réduit en largeur et des poignées de freins qui donnent l’impression qu’elles vont se croiser à un moment où un autre sur une épreuve large ou pas des épaules.
https://twitter.com/TeamRoompot/status/955141310670888966
Jan-Willem van Schip ou l’art d’être aéro pas comme les autres
Pour se faire remarquer, il se fait remarquer Jan-Willem van Schip. Déjà parce qu’il est très grand, ce grand échalas médaillé plusieurs fois sur piste par équipe et en individuel culmine à 1m94 pour une largeur de cintre de 32cm ! Un contraste saisissant surtout quand on le voit arriver de face. D’après les explications d’un mécano de son équipe, son cintre lui permettrait de passer dans des ruelles très étroites afin de pouvoir échapper aux poursuivants. Sans rire, Jan-Willem van Schip aurait l’avantage avec cette taille minime de guidon qu’il a adopté aussi sur les pistes de vélodromes, d’être dans une position très aérodynamique quand il est posé sur sa machine. Une prise au vent réduite avec des cocottes de freins très inclinées pour être aéro parmi des Forçats héros malgré eux.
Un guidon de randonneuse a fait les affaires de Jan-Willem van Schip
Ce qui est surprenant, c’est que le cockpit qu’utilise Jan-Willem van Schip a été pris sur un vieux vélo de tourisme du style randonneuse, car il n’existe pas d’équivalent fabriqué par Ritchey qui fournit les composants, cintres et tiges de selles de l’équipe continentale professionnelle Roompot – Nederlandse Loterij. Ni une autre marque serait en mesure de fournir ce matériel très spécifique, car la limite de la taille d’un cintre s’arrête à 36cm. Une dimension de 2cm inférieure à celle requise par le coureur Adam Hansen (Lotto-Soudal) qui utilise un guidon de 38cm. On sait maintenant que certains coursiers comme Jan-Willem van Schip ont des idées farfelues comme les inventeurs de génies, qui eux ne dorment pas dans les bus des équipes, mais font confiance à la nuit qui porte toujours de tous petits conseils.
C’est d’être dans une position très aérodynamique quand il est posé sur sa machine. Une prise au vent réduite avec des cocottes de freins très inclinées pour être aéro …… Jan-Willem van Schip , 1m94 . Bon si cela lui convient . Moi on m’a toujours dit de prendre un cintre par rapport à la largeur des épaules pour bien respirer . Il me semble que ce coureur n’est pas battit comme une bouteille d’Orangina . Cela dit les medias sont sur lui ……. Je rebondis ( j’adore ) Sagan aurait une potence avec suspension lors de son Paris Roubaix gagnant , info ou intox ?
Tout ça c’est que du bricolage . Face à un vélo et son nano moteur électrique . La technologie a fait un immense bon . C’est le coureur qui déraille et parfois le vélo . A noter que sur paris Roubaix Sagan utilisait un vélo à passage de vitesses cablé et pas électrique et une clé alen pour sa potence en alu .
L’auriez-vous vu, Frédéric Guesdon avec un tel guidon, arracher la victoire à Roubaix ? Ce Van Schip fait dans l’original, mais sans doute est-il un point limite dans la tentation du guidon plus étroit, choix trés adapté dans la recherche d’aérodynamisme, car entre par exemple 40 et 43, il y a une sacrée différence… L’époque, très justement, ne met plus en avant la seule largeur d’épaules… S’ajoute à cet avantage indiscutable, sans tomber dans le modèle Van Schip, une plus grande maniabilité. Observez par exemple l’aisance de M. Van der Poel en cyclo-cross sur un cintre de largeur relativement réduite par rapport à des concurrents qui paraissent parfois empruntés, notamment dans les relances…
Ensuite la question de l’adaptabilité des nouveaux matériels sur Paris-Roubaix est une autre question… Freins à disque et dérailleurs électriques y sont toujours trés discutables… Et le guidon Van Schip impossible… Car là se trouve l’une des contradiction majeures de cette épreuve : le passage sur des routes d’un autre temps avec des matériels modernes… La vitesse d’arrivée dans les secteurs pavés, et même les vitesses moyennes, y sont tout autres, même si Peter Post y a conservé jusqu’à l’an passé sa moyenne record de 1964… Cela donne toujours des chutes, parfois extrêmement violentes, dans l’ensemble encore plus que jadis… Pour prendre position sur le sujet, oui à un Paris-Roubaix, mais avec une assistance réduite au minimum, car il est toujours problématique de vouloir confondre les époques….
Le gain aéro est fort probable par contre en effet au détriment des capacités respiratoires car il va comprimer sa cage thoracique. Mais comme l’aero c’est 85% des forces de résistance sur le plat… calé dans un peloton il ne consomme pas 1 watt ! L’avantage étant qu’il a les mains sur les freins s’il le souhaite contrairement aux guidon de tri, même compacts comme le mien…