En évoquant depuis le début de la semaine les meilleurs moments des dernières éditions de Paris-Roubaix, c’est impossible de passer à côté de la 114e édition. Celle-ci se déroulant en 2016 a découlé sur un résultat étonnant. C’est le moins que l’on puisse dire en sachant que Matthew Hayman l’avait emporté au Vélodrome de Roubaix. il s’agit du principal fait de gloire dans la carrière de cet Australien.
Matthew Hayman, la victoire inattendue
Alors celle-là, personne ne l’avait vu venir. A l’occasion de Paris-Roubaix 2016, Matthew Hayman se révélait aux yeux du grand public en s’imposant à la surprise générale. Si jusqu’ici c’était un équipier très précieux pour ses leaders et un coureur reconnu pour son expérience, il n’avait pas encore brillé de cette manière sur un tel événement. Une performance d’autant plus remarquable que l’Australien allait avoir 38 ans faisant de lui le plus vieux vainqueur de l’histoire de l’Enfer du Nord après Gilbert Duclos-Lasalle (1992,1993).
Un Paris-Roubaix entièrement passé à l’avant
Au départ, les pronostics vont bon train avec Tom Boonen, Fabian Cancellara, Peter Sagan, Sep Vanmarcke, Niki Terpstra qui sont cités parmi les candidats à la victoire. Mais pas une seconde, un triomphe de Matthew Hayman est évoquée. Et pour cause, le coureur d’Orica-GreenEDGE n’a plus réalisé de résultats parlants depuis quelques années. Ses principaux faits d’arme sont alors une quatrième place sur Gand-Wevelgem en 2009, une troisième place sur le Circuit Het Nieuwsblad en 2011, deux tops 10 sur Paris-Roubaix (8e en 2011, 10e en 2012) et une troisième place sur A Travers les Flandres en 2013.
Pas forcément surveillé de près, Matthew Hayman va réussir à prendre l’échappée sur cette édition de Paris-Roubaix après une très longue bataille. D’ailleurs, il se retrouvera avec de solides références comme Magnus Cort Nielsen et Jelle Wallays voire même un outsider Sylvain Chavanel. Mais jamais l’écart sera important avec le peloton, qui va pas rester longtemps groupé. D’ailleurs, une chute à 115 kilomètres du terme va le scinder et rendre la course encore plus nerveuse et rythmée. Des coureurs tels que Cancellara et Sagan vont se retrouver par rapport à Boonen par exemple. C’est alors que la course poursuite commence avec personne qui relâche la personne, cela se fait clairement au détriment des hommes de tête.
Au même niveau que les favoris sur ce Paris-Roubaix
S’il reste encore plus de 80 kilomètres, l’échappée est reprise par un premier peloton fortement réduit. Ils sont une vingtaine à l’avant, mais assurément un coureur comme Boonen se retrouve en excellente position au même titre que Edvald Boasson Hagen et Ian Stannard. A ce moment-là, difficile de croire aux chances de Matthew Hayman. D’autant plus que derrière ce premier échelon, le groupe Cancellara-Sagan maintient la pression pour revenir. Mais sur le secteur de Mons-en-Pévèle, le Suisse part à la faute ce qui élimine définitivement ses espoirs de succès. Pour sa part, son rival slovaque va parvenir à l’éviter de justesse mais ne reviendra jamais sur l’avant.
Devant, avec les kilomètres avançant, le groupe de tête perdra des éléments mais personne n’arrivera à se démarquer. Après le Carrefour de l’Arbre, à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, ils étaient cinq : Boonen, Boasson Hagen, Stannard, Vanmarcke et Hayman dernier rescapé de la première échappée. Encore à cet instant, l’Australien n’est clairement pas le favori mais va démontrer qu’il est aussi fort que ses adversaires. Avant de rentrer dans le Vélodrome de Roubaix, ils vont tous passer à l’attaque dont le coureur d’Orica-GreenEDGE, qui va réussir même à mettre en difficulté Tom Boonen avant que ce dernier ne fasse la jonction.
Matthew Hayman récompensé de sa persévérance
A l’entrée au Vélodrome, ils sont trois puisque Vanmarcke est tout juste revenu. Mais à force de s’observer, Boasson Hagen et Stannard vont revenir dans le coup pour la victoire. C’est alors un sprint à cinq qui se dessine. Dans celui-ci, Hayman va surprendre tout son monde clairement. Positionné en tête, il maintiendra les autres concurrents derrière lui, même Boonen qui a pourtant tout fait pour s’offrir un cinquième Enfer du Nord. A sa quinzième participation, ce fut la bonne pour Matthew Hayman, qui aura connu ce 10 avril 2016 le sommet de sa carrière.