« Luka il reste encore un tour, un tour ! ». Est-ce que Luka Pibernik, le coureur slovène de 23 ans membre de l’équipe Bahrain-Merida, a entendu crier cela dans son oreillette quand il a franchi en solitaire, la trop tôt ligne d’arrivée ?! Non car, la batterie de sa radio était déchargée dans son grand moment de « solitude » devant le peloton lancé dans sa raison d’élire un vainqueur, un vrai ! Luka, il te restait encore un tour à couvrir pour lever les bras, sans passer pour un loser.
Luka Pibernik aurait pu appeler sa mère et lui dire….
« Maman, maman, j’ai gagné la cinquième étape du Giro ! tu te rends compte, j’ai gagné la cinquième étape du Giro ! passe-moi papa…papa j’ai gagné la cinquième étape du Giro ! ». Le coup de grâce éveillé « Du calme mon fils, redescends sur terre, tu as levé les bras trop tôt ! « . Trop tôt, trop vrai pour être trop beau. Croyant s’imposer en franchissant la ligne d’arrivée, Luka Pibernik est entré dans le cercle des coureurs ayant fait cette grosse boulette qui ne passe jamais inaperçue, surtout sur un Grand Tour. Il aura choisi le Giro d’Italia 2017 pour faire la sienne devant des milliers de spectateurs amassés derrière les barrières et des millions de téléspectateurs surpris par la scène. Cela s’appelle entrer par la grande porte. L’histoire des derniers kilomètres était pourtant belle. Fausser compagnie aux lévriers lancés à sa poursuite et leur tenir tête jusqu’au bout, du tout ! Une façon bien à lui de se faire connaître du grand public, lever les bras en étant le seul à croire en lui.
À défaut de ne pas avoir entendu la cloche sonner, l’a-t-on rassuré ?
Le champion de Slovénie sur route en 2013 et 2015 a dans un premier temps dû se faire chambrer par les collègues de l’équipe Bahrain-Merida et sûrement par pas mal d’éléments du peloton. Dans un second temps, l’a-ton rassuré de sa gaffe dans une messe à Messine dite dans une langue réconfortante ? « Tu sais Luka, cela arrive même sur des courses de clocher ! ».
