Blessé depuis deux mois suite à sa chute en Espagne, Mikaël Chérel est depuis lors contraint de ronger son frein. Au repos forcé, c’est en spectateur qu’il devra suivre le Tour de France 2017 et la performance de ses coéquipiers. Le coureur normand est revenu pour TodayCycling sur les circonstances de sa chute et sur son programme de deuxième partie de saison. Calendrier oblige, il a également donné son ressenti sur le Tour qui s’annonce…
Mikaël Chérel : « Les blessures font partie du métier »
C’était le 25 mai dernier. Dans une descente, Mikaël Chérel chutait lourdement sur la chaussée alors qu’il roulait à 70 km/h. Il détaille le contexte dans lequel les faits se sont produits : « On sortait de deux semaines d’entraînement dans la Sierra Nevada (Espagne), avec six autres coureurs de l’équipe. Alors que le gros de la troupe est parti le 24 mai au soir, il était convenu que Romain [Bardet] et moi-même resterions sur place quatre jours supplémentaires pour peaufiner notre préparation. Malheureusement, je suis tombé dès le lendemain. Les premières radios passées à Grenade me laissaient optimiste car elles ne décelaient pas de fracture. Mais les sensations étaient plus préoccupantes. Je sentais qu’il y avait un gros problème, j’ai donc souhaité faire une IRM dès mon retour en France ; IRM qui a révélé une fracture« . Un diagnostic en forme de coup de massue pour le coureur, qui faisait du mois de juillet l’un des principaux objectifs de sa saison…
« Avant ce diagnostic, j’espérais encore pouvoir participer au Tour de France, je savais que j’aurais une période de convalescence, mais je pensais qu’avec un calendrier alternatif (Route du Sud…) ça pouvait le faire. La première semaine après l’iRM a donc été un peu difficile moralement. Mais ensuite, on se projette vers les échéances à venir. Les blessures font partie du métier de sportif de haut niveau« , conclut-il, philosophe.
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« L’objectif, c’est d’arriver au top au Tour d’Espagne »
Après quatre semaines sans toucher au vélo, c’est tout récemment, le 24 juin, que Mikaël Chérel a repris le chemin de l’entraînement. « J’en suis maintenant à quatre sorties. Aujourd’hui [hier, NDLR] j’ai fait 3 heures avec Amaël Moinard. La douleur est toujours présente, mais elle ne m’empêche pas de pédaler. Après une telle coupure, il fallait vraiment que je reprenne. C’est un peu décourageant de se retrouver avec la même condition physique qu’après la coupure hivernale », précise-t-il. Même si cette période de convalescence lui a permi de se « tenir un peu à l’écart du vélo pour [se] ressourcer. »
Et quoi de mieux que se fixer de beaux objectifs pour retrouver la motivation et une forme optimale ? C’est ainsi que le grimpeur d’AG2R a rapidement coché une date dans son agenda : le 19 août et le départ du Tour d’Espagne : « Mon retour à la compétition est prévu au Tour de Pologne. J’enchaînerai ensuite avec le Tour de l’Ain. J’espère arriver au meilleure de ma forme pour le Tour d’Espagne, et que cette période de convalescence me permettra d’y arriver avec un état de fraîcheur qui me rendra plus fort ». Rendez-vous est donc fixé dans un mois et demi à Nîmes !
« Pierre Latour est plus rouleur que grimpeur »
A quelques jours du départ du 104e Tour de France, le coureur de 31 ans a également évoqué la course où il devait accompagner son leader dans sa quête d’un nouveau podium : « On a une relation forte avec Romain. Ma chute a d’ailleurs été un coup dur pour lui aussi. D’autant qu’on était plus que nous deux et Jean-Baptiste [Quiclet, l’entraîneur] là-bas. Mais, j’ai pris connaissance de l’équipe qui l‘accompagne, et ce sera très fort. Ils sont prêts à réaliser un beau travail pour qu’il fasse un joli classement général. Vraiment, il sera bien entouré ! » Avec, entre autres, Alexis Vuillermoz, Jan Bakelants, Mathias Frank et Pierre Latour, le coureur français dispose en effet d’un des effectifs les plus costauds du plateau.
Et ce ne sera pas un luxe à en croire M. Chérel, qui pointe l’une des spécificités du parcours du Tour 2017 : « Avec les cinq massifs montagneux à franchir, il y aura beaucoup d’étapes de hautes et moyennes montagne qui seront très difficiles à contrôler. Ce parcours me semble plus propice à l’offensive que celui de l’an passé. Beaucoup de montagne et peu de contre la montre, forcément, ça convient bien aux qualités de Romain ».
Enfin, l’entretien ne pouvait pas s’achever sans évoquer la performance accomplie par un autre de ses coéquipiers à l’occasion du championnat de France du contre la montre… Et il semblerait que la performance du jeune Pierre Latour n’ait guère étonné celui qui le côtoie depuis ses débuts professionnels : « Je ne peux pas dire que j’ai été surpris de voir Pierre gagner le chrono. Je pensais que le titre était dans ses cordes, pour peu qu’il soit dans une bonne journée. Pierre est plus un rouleur qu’un grimpeur. Il a une grosse forme physique. En plus, on a fait un gros travail contre la montre cet hiver, et ça paie toujours. Enfin, depuis janvier, nous disposons d’un nouveau vélo de chrono, le Factor. Et l’aspect technique joue aussi un grand rôle dans ce type d’exercice« . Malgré l’absence préjudiciable de Mikaël Chérel sur les routes de la Grande Boucle, ses coéquipiers chez AG2R devraient toutefois assurer le spectacle sur tous les terrains.
L’offensive Mikaël Chérel-Romain Bardet dans la 19e étape du Tour 2016 en vidéo
Le Site officiel du Tour de France.