Romain Bardet sur Tadej Pogacar : « Ce n’est plus la même catégorie de poids »

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Romain Bardet sur Tadej Pogacar ce n'est plus la même catégorie de poids
Romain Bardet au côté de Tadej Pogacar sur le podium de Liège-Bastogne-Liège 2024. Image : @LBL

Alors que Romain Bardet approche de la fin de sa carrière, il a récemment livré au journaliste Christophe Gaudot (Eurosport) un entretien empreint de sincérité et de nostalgie. Entre sa vision personnelle du cyclisme et ses impressions face à la domination de Tadej Pogacar, l’Auvergnat dévoile des pensées introspectives qui en disent long sur l’évolution de son sport et les défis de l’élite actuelle.

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Bardet, qui mettra un terme à sa carrière au Critérium du Dauphiné 2025, se retourne avec franchise sur ses dernières saisons et sur son parcours. Il partage ainsi ses interrogations, ses constats et ses observations, notamment face à la montée en puissance des jeunes champions. Loin des projecteurs, c’est un Bardet presque en retrait qui s’exprime, conscient des réalités du peloton, mais aussi du fossé qui se creuse entre les générations de coureurs. Lire l’interview complète : Cliquer ici

Une carrière de défis, de doutes et de choix difficiles

L’Auvergnat, 34 ans, a marqué l’histoire du cyclisme français en tant que compétiteur acharné et grimpeur redouté, atteignant notamment le podium du Tour de France. Pourtant, à l’approche de ses derniers mois de compétition, Bardet admet que sa conception du métier de coureur est de moins en moins en phase avec celle qui prévaut dans le cyclisme actuel. « Je voulais relancer ma carrière, mais j’étais parti sur un cycle de deux ans. Dès que j’ai passé mes 30 ans, j’ai fonctionné plutôt sur le court terme » , confie-t-il. Cette lucidité, ancrée dans l’expérience d’un vétéran du peloton, traduit aussi une certaine fatigue et un besoin de cohérence entre son éthique personnelle et les exigences d’un sport en perpétuelle mutation.

Pour Romain Bardet, l’annonce de sa retraite avant son dernier Tour de France lui a permis de vivre cette course avec un regard nouveau et sans pression excessive. Ses souvenirs de sa victoire et du maillot jaune à Rimini illustrent cet état d’esprit : un moment intense où la passion et la préparation s’unissent pour un ultime éclat. Cependant, il confie aussi que la routine, les sacrifices physiques et mentaux, et la concurrence croissante lui ont fait sentir qu’il était temps de mettre un terme à sa carrière. « J’ai exploré l’ensemble de mes capacités » , déclare-t-il, montrant la maturité d’un athlète qui ne souhaite pas prolonger sa carrière au-delà du raisonnable.

Face à la génération Pogacar : admiration et étonnement

Mais si le cyclisme a beaucoup évolué en quelques années, c’est sans doute l’avènement de coureurs comme Tadej Pogacar qui incarne pour Bardet la nouvelle ère du peloton. Lorsqu’il évoque le Slovène, Bardet ne cache pas une certaine perplexité. « Honnêtement, ce n’est pas la même catégorie de poids » , admet-il, dépeignant ainsi une différence de niveau presque infranchissable. Pour Bardet, Pogacar a désormais la capacité de « mettre bout à bout » un potentiel exceptionnel qu’il a démontré sur ses deux premiers Tours de France, et cela avec une aisance impressionnante. Cette domination sans faille, Bardet la ressent avec acuité, jusqu’à admettre qu’il est parfois sûr, au départ de certaines courses, que Pogacar en sortira vainqueur.

Cette franchise met en lumière une réalité que peu de coureurs osent avouer : l’adversité face à un champion de la trempe de Pogacar peut sembler insurmontable. « Il est tellement supérieur« , souligne Bardet, qui se remémore les courses comme les Strade Bianche ou le Grand Prix de Montréal où il était certain que, sauf incident majeur, la victoire serait pour le Slovène. Pour Bardet, même en tant que coureur expérimenté, cette puissance laisse une impression indélébile : celle d’un champion au sommet de son art, dont la supériorité éclatante semble parfois écraser toute concurrence.

Entre nostalgie et réalisme : la fin d’une époque pour Bardet

Romain Bardet sait qu’il quitte un sport en pleine transformation, où les nouvelles générations ont redéfini les standards de la compétition. Il n’est pas seulement question de capacités physiques, mais aussi d’une approche différente et d’un rythme de vie que Bardet n’hésite pas à qualifier de démesuré par moments. Sa décision de quitter le peloton repose autant sur le respect de ses limites physiques que sur sa volonté de rester en accord avec ses valeurs.

En résumant sa carrière et en analysant l’évolution du cyclisme, Bardet laisse entrevoir une part de nostalgie, mais aussi de satisfaction. Il tire sa révérence en homme lucide, laissant une marque indélébile sur le cyclisme français, et en admirateur d’une génération montante qu’il respecte tout en réalisant qu’elle évolue désormais dans un autre monde.

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1 COMMENTAIRE

  1. Il est difficile de dégager ici une franchise que « peu de coureurs osent avouer »… A vrai dire, reconnaissons que ce sont surtout beaucoup de paroles très compréhensibles et de propos convenus. Avec une carrière qui a justement conféré à R. Bardet honneurs et respectabilité, il s’agit de ne rien gâcher, de ne pas faire fausse route une fois la ligne franchie. Comment en dire suffisamment sans en dire trop, il est tout à fait possible de s’arrêter avant la fin; nous comprenons certes que tout n’est pas rose ou à l’eau de rose dans le vélo, mais c’est encore à ceux qui le souhaitent d’être devin, car ça ressemble à du Pinot.

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