A 31 ans, Brice Feillu ne veut plus perdre de temps. Après avoir prolongé d’un an chez Fortuneo-Vital Concept à l’automne dernier, l’ancien vainqueur d’étape sur le Tour entend bien prouver que cette confiance est méritée. Basé en Bretagne depuis 2012 (chez Saur-Sojasun, puis Bretagne-Séché Environnement devenu Fortuneo), il fait maintenant partie des plus anciens de l’effectif et est conscient de son rôle d’encadrement auprès des plus jeunes. Entre deux regroupements en Catalogne, il nous a accordés une interview, dans laquelle il dresse le bilan de sa saison 2016 et se projette sur la prochaine.
« 2016, pas une bonne saison »
A l’orée d’une nouvelle campagne, le grimpeur de Châteaudun reconnaît aisément que 2016 n’a pas été un grand cru : « Le bilan de l’année n’est pas très bon, en tous cas pas à la hauteur de mes espérances, a-t-il confié à TodayCycling. Ces deux dernières années, j’ai régulièrement été handicapé par les blessures, notamment une fissure du cartilage rotulien et des problèmes de dos. Les objectifs fixés n’ont donc pas été atteints, je souhaitais par exemple bien figurer sur le Tour du Haut-Var et Paris-Nice, mais je n’ai même pas pu prendre le départ de ces courses. Je me suis plus ou moins remis d’aplomb pour le Tour, mais pas suffisamment à mon goût. Et la fin de saison est arrivée très vite !». La saison, en effet, s’est achevée dès septembre, notamment pour laisser la place aux stagiaires de Fortuneo-Vital Concept ; sans regret toutefois car les dernières épreuves de la saison sont davantage propices aux sprinteurs.
Le souvenir de 2016 qu’il restera au longiligne grimpeur, c’est cette arrivée inédite à Finhaut-Emosson lors du Tour de France. « Il est certain que vu ma saison, où je n’ai pas eu trop de performances à me mettre sous la dent, Finhaut reste le moment marquant. 5e, ce n’est pas une victoire mais je n’ai pas trop de regrets, Zakarin et Pantano étaient vraiment au-dessus ce jour-là ».
« Gianni Meersman est un gars simple »
Brice Feillu a également évoqué les quelques moments passés avec le Belge Gianni Meersman, avant que celui-ci ne soit contraint de mettre un terme à sa carrière. C’est un peu affecté qu’il déclare : « Nous avons partagé le même Appart’Hotel lors du rassemblement en Catalogne, avec également Maxime Bouet et Boris Vallée. J’ai appris à bien le connaître, c’est un gars simple, détendu, j’ai beaucoup apprécié cela chez lui. Gianni était un atout indéniable pour obtenir des invitations pour les courses World Tour, notamment la Vuelta, où il est reconnu ».
Sans le Belge, mais non sans envie, le 16e du Tour 2014 achève une préparation qui doit lui permettre d’arriver dans une forme optimale aux échéances de février. Il précise : « J’ai passé seulement 10 jours sans vélo cet hiver, c’est la plus courte coupure de ma carrière. Ça m’a permis de prendre très peu de poids, contrairement à ce qui a pu m’arriver par le passé. Les sensations sont déjà plutôt bonnes… »
Cette année, point de course exotique pour démarrer la saison comme en 2015 (Argentine) et 2016 (Gabon). Pour autant, le programme s’annonce relativement dense, avec La Marseillaise pour débuter, viendront ensuite les premières courses à étapes : Méditerranéenne, Tour du Haut-Var et Tour La Provence. La suite n’est pas encore définie. « En fonction des performances, j’ai demandé à faire Paris-Nice. Sinon, ce sera certainement le Tour de Catalogne ». L’objectif majeur de la saison est aussi facile à énoncer que difficile à réaliser : gagner. « Ça fait quelques années que je n’ai pas remporté de course, donc c’est vraiment l’objectif principal. Après, évidemment, une victoire sur le Tour du Haut-Var, Paris-Nice, voire le Tour, ce serait encore mieux. Mais voilà, si je ne devais retenir qu’un seul objectif pour cette année ce serait celui-ci, relever les bras, quelle que soit la course ». C’est tout le mal qu’on lui souhaite !
Propos recueillis par David Guénel.
