ASO s’offre le Grand Prix de Francfort

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TODAYCYCLING - ASO se paie une nouvelle classique World Tour. Photo : eschborn-frankfurt.de
TODAYCYCLING - ASO se paie une nouvelle classique World Tour. Photo : eschborn-frankfurt.de

L’organisateur de la classique historique allemande a annoncé aujourd’hui son rachat par ASO. Le groupe Amaury poursuit son offensive outre-Rhin quelques jours après l’annonce de l’annulation du Tour du Qatar. Victime de la guerre du Golfe cycliste ?

ASO dans la place financière

La Gesellschaft zur Förderung des Radsports, société organisatrice de la classique allemande, a annoncé aujourd’hui son rachat par le groupe Amaury. Le Grand Prix de Francfort est die classique historique allemande, courue depuis 1962, sous le patronage originel de la brasserie Henninger, le 1er mai. Ce jour béni où l’on fêtait pêle-mêle travail, bière et vélo.
Certes elle fut inscrite au calendrier de la Coupe du Monde 1995 (victoire au sprint de l’italien Frattini de la Gewiss devant Jens Heppner…), mais elle demeurait depuis dans l’ombre de la Cyclassics d’Hambourg. Celle-ci, créée en 1995 et remportée devant une foule en délire par Jan Ullrich en 1997, avait intégré, dans un premier temps, la Coupe du Monde dès 1998, puis le Pro et le World Tour. Cette acquisition est tout sauf anodine pour ASO. D’une part, le Grand Prix de Francfort, Rund um den Finanzplatz Eschborn – Frankfurt, a bénéficié cette année de l’élargissement du calendrier World Tour. Comme les neuf autres épreuves promues, elle est classée en catégorie 5 (offrant 300 points au vainqueur). De plus, face à la volonté à tout crin de mondialisation par l’UCI du circuit Pro devenu World Tour, ASO semble jouer à fond la carte du couple franco-allemand. Cette croissance externe mise sur le retour en grâce du cyclisme outre-Rhin (deux équipes World Tour) avec le Grand Départ du Tour 2017 à Düsseldorf, la relance du Tour d’Allemagne, « Deutschland Deine Tour », en 2018.

La guerre du Golfe cycliste

Fin 2016, ASO notifiait à l’UCI l’annulation de la seizième édition du Tour du Qatar « en raison des difficultés rencontrées dans la recherche sponsors ». Cela pouvait poser question d’ailleurs sur le succès des derniers championnats du monde de cyclisme à Doha. L’UCI prenait acte sans commentaire de la non-tenue d’une des nouvelles courses World Tour, symbole de la mondialisation du cyclisme.
Manque d’intérêt, victime de la forte concurrence que se livrent ASO et RCS Sport dans le Golfe, calendrier inadapté ? Le Tour du Qatar s’offre aux sprinteurs depuis 2002. Pour suivre, ASO créée en 2010 le Tour d’Oman avec du relief. S’ajoute au calendrier local en 2014 le Dubaï Tour, proposé par RCS Sport, lequel se court au tout début du mois de février. Ça frotte mais ça passe. RCS Sport récidive avec l’Abu Dhabi Tour dès octobre 2015, lieu de gala de l’UCI. En 2017, le calendrier World Tour s’étoffe avec la promotion de classiques européennes, du Tour du Qatar, de l’Abu Dhabi Tour et l’arrivée d’un nouvel entrant. Il s’agit du Tour du Guangxi, création du monstre événementiel chinois Wanda Sports, qui accueillera le gala de fin d’année du gratin cycliste. Du coup, l’Abu Dhabi Tour bascule en début de saison juste après le Tour d’Oman, fin février. Quatre épreuves, 20 jours de course étalés sur quatre semaines. C’en est trop. Et puis de toutes les manières, la diplomatie sportive des pays du Golfe a changé de braquet. Quel meilleur vecteur de notoriété dans le cyclisme que le nom d’équipe ? Bahraïn et Abu Dhabi la jouent kazakhe.
VIDEO CYCLISME
KRISTOFF L’EMPORTE A FRANCFORT EN 2016

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