Se remettant progressivement du virus Epstein-Barr, détecté au sortir de Milan-San Remo, Mark Cavendish arrive au Tour de France sur la pointe des pieds. Pas par modestie mais par réalisme. Dans une interview accordée au Times, il indique que le record de Mercks (34 victoires d’étapes sur la Grande Boucle, soit 4 de plus que lui) ne lui semble pas accessible cette année à cause de sa maladie.
Mark Cavendish : «Je marchais quasiment à quatre pattes»
Avec seulement cinq jours de course depuis mars et une seule victoire engrangée cette saison, Mark Cavendish vit la saison la plus difficile de sa carrière. Mais cela ne remet pas en question l’idée qu’il se fait de lui-même « Je crois vraiment que je suis le meilleur sprinteur de la planète, a-t-il déclaré au Times. Sans cette maladie, j’aurais eu pour objectif de battre le record de Mercks dès cette année. » Mais le fait est que cette maladie a sérieusement diminué le sprinteur de la Dimension Data depuis plusieurs mois. Ce dernier pense qu’il trouve son origine dans une saison 2016 très chargée.
De fait, la saison 2016 du Cav’ a effectivement été bien remplie : entamée en janvier en Australie, à l’occasion de la Cadel Evans, elle s’est poursuivi au Moyen-Orient en février, puis sur les classiques de printemps, au Tour de Californie, au Tour de France, aux JO de Rio, au Tour de Grande-Bretagne, puis de nouveau au Moyen-Orient pour les mondiaux et le Tour d’Abu Dhabi. Un programme foisonnant qui lui a peut-être envoyé la facture avec ce virus. Le coureur ne dit pas autre chose : « Mon directeur sportif, Rolf Aldag, m’a même dit en fin de saison « Tu va être cuit l’année prochaine ! » Mais si c’était à refaire, je le referais, même si j’en paie le prix aujourd’hui ».
Et pourtant, le virus qui l’a atteint n’est pas particulièrement amical : « Je marchais quasiment à quatre pattes, c’était horrible. Honnêtement, c’est comme si tu n’étais plus capable de rien faire. Quand tu as l’habitude de la fatigue de l’entraînement et que tu ressens cela sans avoir fait le moindre effort, c’est très difficile à vivre pour un athlète de haut niveau« .
«Je ne roule pas comme une Ducati en ce moment»
Après avoir repris au Tour de Slovénie et avoir terminé les championnats de Grande Bretagne hors-délai, c’est peu dire que l’homme de Man aborde le Tour de France en déficit de confiance. Il justifie sa présence notamment par l’exposition médiatique à nulle autre pareil dont jouit le Tour, et qui est primordiale pour son sponsor. Même avec un effectif bâti autour de lui, il sait que ses chances de victoire sont minces. « La chose la plus dure pour moi, c’est de sprinter et de perdre. Pas seulement parce que c’est mauvais pour mon moral et celui de l’équipe, mais aussi parce que c’est bon pour celui de mes rivaux, et sur le Tour, ce genre de choses compte énormément« .
Mais Cavendish est conscient malgré tout de l’attente qu’il suscite et de son obligation de résultat aux yeux de certains :
« Une fois sur la ligne de départ samedi, beaucoup vont oublier que j’ai été malade. D’autres ne le savent même pas. Et les autres ne m’aiment pas de toute façon. C’est sûr que je me fais plus de mal à moi-même en participant au Tour de France et en ne gagnant pas qu’en n’y allant pas. Mais il y a la fièvre de la compétition, même s’il faut être réaliste. Les Ducatis sont certes plus rapides que les Honda, mais je ne roule pas comme une Ducati en ce moment ».
Une métaphore mécanique que ne manqueront pas d’apprécier ses camarades sprinteurs.
Puisqu’il règne sur la planète, qu’il aille sur la lune ! Il y retrouvera peut-être son compatriote Froome en train d’y faire ses premiers pas, lui qui veut gagner encore cinq ou six tours de France…pas moins ! Histoire de faire comme Amstrong ! On aurait vu les deux astonautes, non pas courir, mais discourir avec Thomas Pesquet… Car le passage en atmosphère mononécléaire, l’atterrissage ou les éventuelles arrestations posent parfois des difficultés.