Contrôlé positif à l’EPO en juin 2017 à l’approche du Tour de France, André Cardoso n’a pourtant connu sa sanction qu’il y a quelques jours, après seize mois d’attente. Finalement suspendu pour les quatre prochaines années, le portugais à décidé de faire appel de la décision du Tribunal Antidopage de l’UCI.
André Cardoso, un cas particulier
Même si il n’est pas rare pour des sportifs accusés de dopage de contester leur sentence, le cas de l’ancien coureur de la Trek-Segafredo est cependant différent des autres. En effet, après que l’échantillon du premier test antidopage (l’échantillon A) se soit avéré positif, André Cardoso avait demandé l’analyse d’un deuxième échantillon (l’échantillon B) comme l’autorise la règle de l’UCI. Mais à l’issue de cette seconde batterie de tests, l’échantillon B s’était révélé être « non concluant » : ni positif, ni négatif. Malgré cette incertitude, un an et demi plus tard, l’Union Cycliste Internationale a finalement validé la sanction de l’ancien équipier de Contador.
André Cardoso, qui clame son innocence depuis des mois, a donc annoncé faire appel de cette décision, affirmant que la procédure régulière antidopage n’a pas été respectée dans son cas. Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, le grimpeur de 34 ans a expliqué ce qu’il comptait faire pour sa défense : « À ce stade, je dois examiner toutes les options mais je compte collecter des fonds pour continuer la bataille juridique et prouver mon innocence. Pour moi, c’est une question de justice, car à moins de disposer des ressources financières d’un grand cycliste, il est impossible de se battre« .
André Cardoso press release 16 November 2018
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André Cardoso: “I want to prove my innocence”Former World Tour rider vows to clear his name after inconclusive B-test
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Former professional rider… https://t.co/hLPHOej8hK— André Cardoso (@ACardoso84) 16 novembre 2018
C’est pas simple et c’est même assez compliqué : Puisque ce second test se révèle ni positif, ni négatif, faut-il pour autant en conclure qu’il est nul ? Bien sûr que non, puisque le mathématicien dira que zéro est à la fois positif et négatif. Ni nul, ni positif, ni négatif, le test n’existerait donc pas ? Une poche mal soudée, une fiole mal scellée ou qui échappe aux mains de l’analyste et qui roule sur le bord du lavabo, provoquant la chute du contrôleur qui s’entrave dans la poubelle et se fracture la clavicule, perte du précieux nectar qui s’évapore et finit sur le carrelage ? … Plus une goutte !… Oh bon sang !… L’ éprouvette était-elle mal garée, égarée, a-t-elle échappé aux radars, y a-t-il eu une erreur de cardosage du jeune stagiaire ou de l’obligatoire intérimaire de service ?… Peu importe, il faut conclure : les instances de l’UCI, qui elles voisinent le zéro mais n’arrivent pas à dire que leur second test est nul, réussissent à s’extraire du vide et tirent leur conclusion finale et fatale. Il faut trancher dans le lard, l’époque aime ça : quatre ans pour le portugais ! Sur la base de la seule première analyse ? Ah non alors ! Cardoso n’est pas Froome, il n’a jamais porté le gilet jaune du tour de France, mais il proteste quand même et il n’a pas forcément tort !