À cette période de l’année, les classiques flandriennes devraient battre leur plein. Le départ du Tour des Flandres était justement prévu pour ce dimanche. Mais à la place, toutes ces épreuves cyclistes sont stoppées en raison de la pandémie de coronavirus. Une cruelle issue pour les spécialistes de ces courses pavées d’un jour, qui attendaient cette occasion pour se mettre en évidence, et voient ainsi (presque) l’ensemble de leur saison gâchée, si en plus un report n’est pas rendu possible.
Les Flandriens sans leurs courses favorites
E3 BinckBank Classic, Gand-Wevelgem, A travers la Flandre, Tour des Flandres… Cette dizaine de jours normalement prévus entre la fin du mois de mars et début avril ont exceptionnellement pas lieu cette année. Un crève cœur pour tous les amoureux du cyclisme, et bien évidemment encore plus pour les spécialistes de ces courses, qui tournent une grande partie de leurs saisons respectives autour de ces rendez-vous. Ce sont autant d’occasions ratées de se livrer sur des courses qui ont une place particulière dans le calendrier.
Le Tour des Flandres, une priorité pour certains
Si certains n’attendent que les grands Tours, d’autres sont dans le même cas de figure pour les classiques pavés. Un certain nombre joue gros chaque saison alors que le printemps ne fait que commencer. En Belgique pour la majorité et en France pour Paris-Roubaix, les mêmes coureurs se retrouvent pour se défier. L’enjeu est à chaque fois de garnir un peu plus son palmarès et de se bâtir une certaine renommée. L’emporter sur l’une de ces classiques permet évidemment de prendre place parmi une certaine catégorie. Si une victoire signifie déjà beaucoup, que dire alors de ceux qui parviennent à aller encore plus loin.
Reste d’autres objectifs dans l’année
En prenant les coureurs actuellement en activité, ils sont plusieurs à avoir construit leur réputation en partie sur ces épreuves belges tout en brillant sur d’autres terrains. Au-delà, d’être des adeptes des classiques du nord, ces derniers s’avèrent être complets, ce qui leur permet de jouer les premiers rôles bien plus que sur une période précise de l’année. Cela dit, sans la certitude de participer à ces épreuves durant les prochains mois, la saveur de cette année ne sera pas la même pour eux assurément. Focus sur ces coureurs qui doivent ronger leurs freins en ce moment contrairement à leur habitude.
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Peter Sagan (BORA – hansgrohe)
Il attendait cette période autant que les suiveurs auraient souhaité le voir. Les premiers gros objectifs d’une saison de Peter Sagan sont généralement situés à cette période. Et cette approche lui a réussi par le passé comme l’atteste son succès sur le Ronde en 2016 et Paris-Roubaix en 2018. Malheureusement pour ajouter un nouveau Monument à son palmarès, le Slovaque triple champion du monde va devoir patienter. Mais assurément il restera l’un des principaux favoris, si ce n’est l’homme à battre.
Greg Van Avermaet (CCC Team)
Quand on évoque les classiques du nord, impossible de ne pas penser à lui. Habitué à jouer les premiers rôles depuis de nombreuses années, Greg Van Avermaet doit cette fois-ci faire l’impasse sur ce printemps. Un déchirement pour le Belge qui est régulièrement dans le coup pour la victoire ou une place sur le podium. Son sommet pour le moment reste son succès sur Paris-Roubaix en 2017. A moins que le Tour des Flandres s’ajoute à son palmarès d’ici la fin de sa carrière.
Alexander Kristoff (UAE Team Emirates)
Face notamment à l’armada des coureurs belges, il fait partie des plus sérieux concurrents. Le Norvégien Alexander Kristoff peut compter sur une forte expérience acquise sur les classiques du nord. C’est le moins que l’on puisse dire en sachant qu’il s’est distingué en remportant le Tour des Flandres 2015. S’il est peut-être désormais moins à l’aise qu’auparavant, cela serait resté un redoutable client sur ce printemps.
Philippe Gilbert (Deceuninck – Quick Step)
Le printemps est sa période normalement faste. Que ça soit sur les Ardennaises auparavant et désormais les Flandriennes, le Belge a pris l’habitude d’être performant. Brillant vainqueur du Tour des Flandres en 2017 et de Paris-Roubaix l’année dernière, sa réputation a encore pris de l’envergure grâce à ses succès qui font de lui un des coureurs les plus complets. Forcément, avec l’âge, ce n’est pas un avantage que ces annulations, mais avec cet ex-champion du monde, de belles surprises sont peut-être encore à prévoir.
Niki Terpstra (Team Total Direct Energie)
Avec la non tenue des Flandriennes, c’est sa saison qui part quasiment en fumée. Le Néerlandais voulait assurément briller avec l’équipe française qu’il a intégré la saison dernière. Mais en deux ans, voici que Niki Terpstra connait à l’abandon au Tour de Flandres et puis maintenant ne peut pas défendre ses chances. Pourra-t-il à nouveau jouer les premiers rôles sur des épreuves qui lui ont permis d’atteindre les sommets ?
Mads Pedersen (Trek – Segafredo)
Un coureur malchanceux par excellence. Sacré champion du monde l’année dernière, le Danois s’était alors offert le privilège de porter cette tunique sur les Flandriennes, son terrain de jeu favori. Mais il semblerait que ce sera pas le cas pour le deuxième du Tour des Flandres 2018. Si au mieux le Ronde par exemple est reporté plus tard dans l’année, il devrait se disputer après la prochaine édition des mondiaux selon les prédictions.
Sep Vanmarcke (EF Pro Cycling)
Pour lui, c’est sans aucun doute la période qui compte le plus dans la saison. En tout cas, c’est là où il endosse le rôle de leader dans sa formation, ce qui ne lui arrive autrement pas. Toujours cité parmi les principaux prétendants, le Belge tourne régulièrement du succès sans pour autant y accéder. Et il va falloir faire encore preuve de patience. Le temps passe vite et forcément les occasions diminuent.
Zdenek Stybar (Deceuninck – Quick Step)
Aura-t-il une autre chance de de remporter le Ronde ou l’Enfer du Nord ? Membre indispensable dans sa formation, le Tchèque a souvent été en second rideau avant de briller particulièrement l’an passé grâce à des victoires sur le Het Nieuwsblad et le GP E3. Il serait arrivé certainement dans cette campagne de classiques dans la peau d’un favori. Pour lui, c’est certain, ces courses annulées arrivent au pire moment de sa carrière.
Oliver Naesen (AG2R La Mondiale)
Il va avoir encore le temps, mais l’ex-champion de Belgique comptait sur cette période pour enfin passer le cap supérieur. Jamais vainqueur ni même monté sur un podium de ses courses fétiches, cette année était une belle opportunité de démontrer sa progression. Ce n’est que peut-être partie remise. A lui de le prouver à l’avenir, même si ce n’est que dans un an.
Wout van Aert (Team Jumbo-Visma)
Le prodige belge issu du cyclo-cross est encore tout nouveau sur ces épreuves, mais son nom parmi les incontournables est déjà indiscutables. En très peu de temps, il s’est imposé comme un coureur faisant partie des meilleurs spécialistes des classiques du nord si particulières qu requièrent pourtant tant d’expérience. Ses futurs exploits, et sans dote ses passes d’armes notamment avec Mathieu van der Poel vont juste devoir attendre un peu. Mais s’en est que plus alléchant.
Le tour des Flandres cette année, beaucoup n’y croient plus guère… sauf peut-être P.Gilbert, lequel veut encore y croire; le belge pense que l’on pourrait très bien voir un monument tous les week-ends.. Peut-être des cathédrales ou des églises… Même là y’aura pas moule à la fesse; pour le cup pas d’oufficiant, rien, autant en diacre, en curés qu’en Cancale d’Hinaut.