Avec la Vuelta désormais allée à son terme en même temps que cette saison cycliste, c’est l’heure du bilan. Concernant Guillaume Martin, il est plus que positif. Le Français de 27 ans a encore franchi un cap cette saison en se montrant performant dans les Grands Tours.
Bien sûr, sur cette saison 2020, Julian Alaphilippe, Tadej Pogacar, Primoz Roglic, Mathieu van der Poel et Wout van Aert l’ont marqué à leurs manières. Mais Guillaume Martin n’est pas en reste également. Une nouvelle fois, la progression du coureur de Cofidis a été visible ces derniers mois. Sa première saison dans cette équipe française est clairement une réussite. C’est forcément prometteur pour la suite.
Premiers signes positifs en début d’année
Dans la première partie, avant l’interruption au mois de mars, Martin s’était illustré d’entrée au Tour de San Juan en glanant le classement distinctif de la montagne. Puis s’était montré performant sur des courses d’un jour, pas habituel chez lui, en faisant troisième de la Faun-Ardèche Classic et la Royal Bernard Drome Classic. Sur Paris-Nice, il finissait au douzième rang final en étant dans le coup dans l’étape reine de La Colmiane (7e). La coupure n’a pas stoppé son élan ensuite.
A l’été, un niveau encore jamais atteint par Guillaume Martin
Dès la reprise, en août, Martin a été l’auteur d’une bonne rentrée avec le Mont Ventoux Dénivelé Challenge (3e) et le Tour de l’Ain (8e) avant d’arriver sur le Critérium du Dauphiné. A l’occasion de cette épreuve WorldTour de cinq jours, le Français a sans doute prouvé à quel point il se rapprochait du meilleur niveau. Au contact dans la montagne, passant même à l’attaque, sa récompense a été de finir sur le podium à la troisième place.
Arrivé pour la première fois sur le Tour de France avec uns statut de coureur surveillé pour un très bon classement général, la première moitié de sa course fut proche de la perfection. D’ailleurs, après douze étapes parcourues, Martin se retrouvait 3e à seulement 28 secondes du leader qu’était Primoz Roglic. Sans démérité, le Massif Central et les Alpes ont été plus compliqué pour le leader de la Cofidis. S’il n’est pas parvenu à atteindre l’objectif du top 10, sa onzième place reste encourageante, et surtout est à ce jour son meilleur résultat dans la Grande Boucle.
A l’automne, Martin reste sur la même lancée
En s’arrêtant au Tour de France, il y aurait eu déjà beaucoup d’enseignements positifs, mais c’est mal connaître Guillaume Martin. En fin de saison, il a enchaîné par de belles prestations à Liège-Bastogne-Liège (14e) et surtout une semaine avant au championnat du monde (13e) où son apport dans la victoire de Julian Alaphilippe a été considérable. Mais que dire de la suite, sur la Vuelta.
Lors du Grand Tour espagnol, Martin a été un acteur majeur. S’il courait en marge du classement général, le Français a très souvent été à l’avant. Il suffit de voir combien de fois a terminé dans le top 10 l’ancien vainqueur du Circuit de la Sarthe et du Tour de Toscane. Six fois exactement avec comme meilleur résultat une 2e place à l’occasion de la 5e étape. C’est sûr, il manque cette victoire d’étape pour donner encore un autre aspect à sa performance global. Cela dit, au bout des 18 étapes de cette 75e édition, Martin a ramené le maillot à pois bleus du classement de la montagne. De quoi finir la saison sur une très belle note. Et se diriger progressivement vers la prochaine avec de légitimes grands espoirs. Après l’année 2020 confirmant sa progression dans l’élite, l’année 2021 sera-t-elle celle de l’explosion ?
C’est en effet un trés belle saison, avec une grande régularité dans les résultats. Pour G.Martin, Iil serait possible de distinguer différentes façons d’aborder la course au fil de la saison; Sur les courses jusqu’au tour de France, G.Martin court de manière assez habituelle chez lui, il joue essentiellement le général. Rester avec les meilleurs serait son principal objectif, même s’il a pu tenter quelques sorties en fin de tour de France, des tentatives inutiles, dictées par un encadrement quelque peu déphasé par rapport au réel… Sur le championnat du monde, il est au service d’Alaphilippe et dans le dernier tour, confiné à ce travail d’équipier de luxe, il devient un acteur de premier plan, décisif dans la victoire finale d’Alaphilippe… Et puis il y aurait cette troisième façon de courir, sur cette vuelta, à l’attaque de manière quasi quotidienne, afin de conquérir ce maillot à pois qu’il remporte trés largement sans toutefois pouvoir remporter l’étape qu’il recherchait…
A l’heure du bilan, il faut observer les points quelque peu défaillants, le contre la montre et cette absence de victoires d’étapes… Ce palier peut s’avérer difficile à franchir dans la mesure ou Guillaume Martin use, compte tenu de son gabarit, de braquets relativements importants, notamment en montagne à des moments où il devrait tenter d’aller vers une plus grande économie… Ce travail, certes extrêmement difficile, voire impossible pour certains, pourrait lui permettre d’améliorer ses réserves pour les fins d’étapes, en vue des contre la montre, de même qu’une meilleure explosivité en fins de parcours… Qu’il s’inspire donc de Chris Froome !!… Facile à dire !… Bonne récupération à G. Martin aprés cette belle saison et aussi cette accumulation de courses depuis août…
Mais les gros médias parlent davantage de Thibaut Pinot et de Nacer Bouhanni.