Les sprints intermédiaires, également dénommés sprints spéciaux sur la Vuelta, ont fait l’objet d’un classement spécifique de 1971 à 1989.
Mieux, de 1984 à 1989, le leader de ce classement portait un paletot distinctif : le maillot rouge sponsorisé par Catch.
Insecticide de référence, Catch appartient au groupe Eau écarlate aux côtés d’autres marques d’entretien telles que Vu, Vigor, Eparcyl, etc. Fondée en 1851, cette maison française a fait de la croissance externe jusqu’à se faire avaler en 2014 par le géant allemand Henkel pour 940 millions €.
Ce classement annexe fut rayé du tableau d’honneur en 1990 car en contribuant au classement par points, le maillot rouge ne se distinguait pas suffisamment du maillot vert. En effet, Sean Kelly a fait coup double trois fois en rouge sur quatre en vert lors des années 80.
Et Peter Sagan le confirme pleinement. Depuis quatre ans maintenant, il consolide sa quête du vert avec les sprints intermédiaires en profitant du barème de points mis en place en 2011. Cette nouvelle distribution des points intermédiaires consiste en un sprint unique avec de 20 points au vainqueur à un point au quinzième coureur au lieu de deux à trois sprints intermédiaires par étape. Il s’agit de donner à manger aux sprinteurs tous les jours et de les fatiguer si l’étape est plate avant le bouquet final. L’effet de levier a pris le pas sur le saupoudrage.
Peter Sagan c’est 4 maillots verts depuis 2012 et 3 rouges en 2012, 2014 et 2015. Seul le plus flahute des espingouins Juan Antonio Flecha aurait battu Peto en 2013 avec 141 points (dont 2 victoires comme Lars Boom) contre 132 pour le slovaque (soit 43 % de ses points au maillot vert). Peto l’aurait tout de même emporté sans les sprints intermédiaires avec 248 points contre 230 points pour André Greipel.
Bref, effectivement le maillot rouge est davantage un exercice imposé du vert qu’il ne constitue un réel challenge à part. Toutefois, il est bien plaisant de voir Sagan partir la fleur au fusil dans les étapes de montagne pour glaner les 20 points intermédiaires. C’est panache et ça réveille le téléspectateur.
Aujourd’hui, après trois sprints intermédiaires, c’est Marcel Kittel (35 points) avec sa troisième place dans le sprint inter à Bouillé-Ménard (derrière les deux échappés Fonseca et Voeckler) qui chipe le paletot rouge à André Greipel (seulement cinquième du peloton à quatre points ce soir de Kittel, trois points d’avance sur Sagan).
