Ralf Denk est un homme comblé. Le directeur général de la jeune WorldTeam Bora-Hansgrohe a sans aucun doute réussi LE coup du mercato cycliste : celui de signer la superstar du peloton, le Slovaque Peter Sagan. Il est revenu pour ciclo21.com sur les coulisses de cette signature et les espoirs qu’elle a généré pour l’équipe.
Un processus inhabituel
C’est avec une certaine incrédulité qu’avait été accueillie l’annonce, en août 2016, de la signature du champion du monde en titre chez les Continentaux Professionnels de Bora-Argon, et ce malgré les rumeurs le présageant dès juin. Ralph Denk explique : « Nous savions depuis un an que c’est à l’intersaison 2016-2017 que l’UCI allait distribuer les licences WorldTour pour les trois années à venir. Je voulais absolument faire partie du club sans avoir à patienter 2020. Je me suis donc entièrement investi dans cet objectif depuis l’hiver dernier afin de développer notre structure ». On comprend alors que l’annonce inattendue d’Oleg Tinkoff de son retrait du peloton ait retenue toute son attention… Et qu’il ait compris qu’avec Peter Sagan dans son équipe, la licence UCI était gagnée d’avance. L’Allemand déclare que la signature de Peter Sagan ne fut rien de moins qu’un superbe coup de poker : « Je ne peux que remercier Bora, commence-t-il. Ce sont eux qui m’ont donné le feu vert pour recruter Peter quand je leur ai parlé de mon idée. Ce n’est qu’après la signature du contrat que Hansgrohe et Specialized se sont joints au projet. Donc même si j’avais le soutien de Bora, la pression financière était énorme et l’apport d’Hansgrohe a été fondamental pour nous permettre de bâtir un effectif solide, qui ne tournerait pas uniquement autour de Peter Sagan ». Et force est de constater qu’en plus de l’exceptionnel Slovaque, l’équipe a recruté judicieusement : Leopold König et Rafal Majka notamment, sont outillés pour jouer les premiers rôles lors des courses à étapes.
Peter Sagan, pilier des objectifs de son équipe
Interrogé sur l’étiquette d’«équipe de Peter Sagan » accolée à son équipe depuis 6 mois, Denk y voit d’abord un atout : « D’une part, cela fait parler de l’équipe, ce qui est bon pour nos investisseurs, et d’autre part, le reste de l’équipe, va pouvoir courir avec moins de pression, puisque l’attention sera focalisée sur Peter ». Avec son effectif rutilant, le directeur de l’équipe affiche des ambitions élevées, quoique légitimes : « gagner un monument, finir dans le top 5 d’un Grand Tour et remporter le maillot vert sur le tour ». Des objectifs qui reposent donc en grande partie sur le tenant du Tour des Flandres, heureusement peu habitué à décevoir depuis ses débuts professionnels…
