Dans une longue interview accordée au quotidien Libération aujourd’hui, Romain Bardet, se confie à quelques jours du Tour de France 2017. Il évoque principalement ses ambitions et l’image dont souffre encore le cyclisme parfois…
Romain Bardet : « J’essaie de ne pas m’emballer »
Conscient que la 2e place acquise de haute lutte lors du Tour de France 2016 a ouvert l’appétit des supporters français, Romain Bardet ne fait pas de la victoire à Paris une obsession. Malgré les espoirs qu’il suscite, le coureur de 27 ans préfère même tempérer certaines ardeurs : « Je ne cours pas pour gagner le Tour, je cours pour faire la meilleure performance ! » Et il s’en explique : « Je préfère la logique d’accomplissement à celle du résultat. Le vélo est une équation avec trop d’inconnues : je peux très bien être plus fort que l’an passé mais terminer loin du podium, parce que j’aurais manqué de chance. Pourtant, dans un cas pareil, je ne pourrais pas avoir de regrets : j’aurais fait de mon mieux ». Peut-être une manière pour le 6e de Liège-Bastogne-Liège de s’ôter un peu de pression ?
Comme à son habitude, c’est la tête bien sur les épaules que l’Auvergnat explique ne pas vouloir se « laisser griser. Lorsqu’il est question du Tour de France, les coureurs français sont jugés de façon extrême : survalorisés ou sous-valorisés. Nous avons une bonne génération, avec Thibaut Pinot, Pierre Latour, voire David Gaudu En général, soit on nous prédit qu’on va gagner le Tour, soit on nous critique sévèrement par rapport à la concurrence internationale. J’essaie de ne pas m’emballer ».
« On déforme la réalité d’aujourd’hui à la lumière du passé »
Interrogé sur l’article plein de suspicion pondu par Antoine Vayer dans Le Monde peu après le Tour, Bardet a la réponse cinglante : « Quel est l’intérêt de ce genre d’articles ? Le Tour de France est devenu un événement si grand que certains l’utilisent comme une tribune. Leur credo, c’est le discrédit permanent. Je sais très bien qu’il y a eu de nombreux problèmes dans le passé. Mais j’ai l’impression qu’on déforme la réalité d’aujourd’hui à la lumière du passé ». Et Romain Bardet poursuit : « Ma 2e place est due à tout ce qu’Antoine Vayer ne peut pas intégrer quand il fait des estimations de puissance dans les cols. Le résultat d’une course cycliste ne découle pas que des valeurs physiques. Il y a une série d’opportunités, fugaces, qui peuvent se présenter ou pas. Il faut les provoquer ou les saisir au bon moment. Là, nos intuitions entrent en jeu. S’il ne pleut pas sur l’étape de Saint-Gervais au Tour 2016, peut-être que Froome ne tombe pas. S’il ne tombe pas, je ne peux certainement pas mener mon échappée à bien et je ne termine pas deuxième au classement final… »
Pour ne rien rater du Tour de France 2017
je trouve cet article très pertinent !!
Il a pas tord Bardet le discrédit est permanent tout comme le doute et c’est peut être ce qui fait avancer le cyclisme dans le bon sens , celui de l’intégrité et de la propreté dans un sport qui ne devrait plus exister . Quant à Vayer il vit de la manipulation du discrédit argumentant sur ses thèses surannées .
Le fait de privilégier l’entrainement par rapport à la compétition incite à la critique; Par exemple, Indurain, Amstrong ou Froome n’y ont pas échappé… Il n’y a pas de raisons que les doutes s’évaporent par magie lorsque le cyclisme est toujours encadré ou géré par les mêmes acteurs ! Dans sa préparation R. Bardet adopte une approche assez similaire à ces coureurs-là, ce qui conforte quelque peu les adeptes du doute . R. Bardet dit privilégier « l’accomplissement » au seul résultat. Le propos parait assez contradictoire car sa saison est essentiellement axée sur le tour de France, avec, de ce fait, quasi obligation de résultat.