Thomas Voeckler va débuter sa dernière saison chez les professionnels. Le leader de Direct Energie, interviewé par nos confrères de L’Equipe, parle de la nouvelle génération du cyclisme français. Avec toutes les pépites, le Nordiste pense qu’un Français est capable de gagner le Tour de France, dans un avenir proche.
Bardet/Pinot vainqueur du Tour, Voeckler y croit
Romain Bardet et Thibaut Pinot sont les deux plus grandes chances de victoire française au classement général du Tour de France dans les années à venir. Une lourde charge pour ce duo qui doit désormais faire avec comme l’indique Voeckler : « Ils sont maintenant coicés dans ce schéma, ils n’en sortiront plus, leur ligne de carrière est tracée, axée sur le Tour. Ils en ont les moyens, c’est leur chance et le public attend. »
« Très clairement, il n’y a pas de désamour mais, avec le public, ce n’est plus aussi passionné que quand Virenque trustait les maillots à pois. Alors, si demain un Français prend le maillot jaune dans une étape de montagne et le défend jusqu’à Paris, en y mettant la manière, ça débloquerait beaucoup de choses. Ca repartirait comme à la belle époque. Maintenant, j’y crois. »
Dernière saison, dernier objectif
Voeckler profite de ses derniers mois en tant que coureur pro. « Je me dis juste, c’est le dernier hiver, le dernier stage, les derniers mois où j’aurai la chance de faire ce métier, ça s’arrête là. » Pas de déprime donc pour l’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour de France. « J’ai les crocs, toujours envie de courir, avec des objectifs modérés : j’ai eu un coup de coeur pour le Tour du Yorkshire il y a deux ans, j’aimerai me bagarrer là-bas, m’illustrer à Liège, même si je n’ai plus les moyens d’y jouer un rôle dans le final. »
Et le Tour de France dans tout ça ? Il ne semble pas motiver à aller chercher une victoire d’étape. « Il faut être franc, j’ai eu ma part. L’an dernier, je m’étais dévoué pour Coquard, j’avais laissé pas mal de jus. Si je peux gagner une étape par procuration avec lui, ça m’ira très bien. »
Voeckler et le dopage
Le protégé de Jean-René Bernaudeau a également souligné que ses performances ont été caché par d’autres coureurs qui auraient eu recours au dopage. « Si l’on prend les classements du Tour 2004, je fais 18ème, je ne pense pas qu’il y avait beaucoup de coureurs réglos devant moi, si ce n’est Sandy Casar. J’aurai pu me décourager et baisser les bras, me servir du dopage comme un alibi ça aurait été un échec de laisser la place aux tricheurs », explique-t-il.
Au sujet de la victoire de son ancien coéquipier Pierre Rolland au sommet de l’Alpe d’Huez, il se réjouit que la tendance s’est inversée. Que les tricheurs gagnent moins. « Si on prend la liste des vainqueurs, beaucoup ont eu des soucis avec les contrôles. Maintenant, le ratio s’est inversé. Bien sûr, les tricheurs ont gagné des courses, mais est-ce qu’ils sont plus heureux ? Où en sont-ils dans leur vie ? »
Et il en profite pour tapper sur d’anciens grands noms du cyclisme : « On les félicite parce qu’ils sont repentis (Landis, Rasmussen, Hamilton, etc.). Ca me fait sourire. J’aurais préféré qu’ils parlent avant de se faire serrer, qu’au milieu de leur carrière, ils disent : ‘Je men suis mis plein la gueule et voilà les noms de ceux qui me fournissaient’ », conclut-il.
VIDEO CYCLISME
Reportage sur Thomas Voeckler
https://www.youtube.com/watch?v=eyv_yBODC9o
