Arrivé dans la peau d’un favori au départ de ce 116e Paris-Roubaix, Peter Sagan a tenu son rang. Vainqueur de l’Enfer du Nord après une course remarquable, le Slovaque triple champion du monde en titre a ajouté une nouvelle ligne de prestige à son palmarès. A 28 ans, c’est son deuxième succès dans un Monument après le Tour des Flandres 2016. Un grand jour pour le Slovaque.

Peter Sagan, sublime vainqueur de Paris-Roubaix 2018

La réponse d’un grand, immense champion ! Dominé sur les deux premiers Monuments que sont le Milan-San Remo et le Tour des Flandres, Peter Sagan n’a pas manqué sa revanche sur Paris-Roubaix. Auteur d’une course remarquable en attaquant à 54 kilomètres du but, le coureur de Bora-Hansgrohe a été récompensé en s’imposant au Vélodrome de Roubaix. Il a inscrit à son palmarès une course qui ne lui avait jamais réussi par le passé avec comme meilleur résultat une 6e place en 2014. Mais son jour de gloire sur l’Enfer du Nord est arrivé. Un accomplissement pour le Slovaque heureux d’avoir atteint cet objectif.

« C’est incroyable. Je suis tellement fatigué après cette course. Cette année, j’ai eu de la de chance y a pas eu de chute de crevaison j’ai pu gardé de l’énergie pour le final. J’ai attaqué au bon moment. Et j’ai pu tenir jusqu’à l’arrivée. Je suis vraiment très heureux. Je remercie tous mes coéquipiers et tous les gras du staff. C’est un groupe qui a gagné. C’est pour eux. Etre premier ici, c’est un sentiment incroyable. C’est génial pour moi. J’ai vraiment fait de mon mieux. » Sagan « J’ai attaqué au bon moment »

Pour Peter Sagan, cette victoire est un véritable soulagement, qui met définitivement un terme à son histoire avec Paris-Roubaix. Mais plus qu’il y paraît, cela a été difficile jusqu’au bout pour le Slovaque qui a été confronté à un adversaire de poids mais inattendu Silvan Dillier. Le coureur Suisse d’AG2R La Mondiale qui a réussi à prendre l’échappée du jour dans un premier temps a tenu tête ensuite au champion du monde. Il a joué sa chance jusqu’au sprint, mais ça n’a pas suffi face au vainqueur de cette édition, qui se sentait encore suffisamment fort.

« J’étais vraiment heureux de le garder (Dillier) avec moi dans le final. on a bien travaillé tous les deux. il m’a beaucoup aidé sur les routes asphaltées, et c’est moi qui prenait les relais sur les pavés. Ensuite, on est arrivé tous les deux. j’avais vraiment confiance parce que j’avais encore assez d’énergie pour le sprint. » STADE 2 DU DIMANCHE 8 AVRIL

https://twitter.com/francetvsport/status/983004118020173824

Après avoir lourdement chuté sur le secteur pavé de Briastre (3 étoiles) sur Paris-Roubaix ce dimanche, Michael Goolaerts (Vérandas Willems-Crelan) a été victime d’un arrêt cardiaque d’après nos confrères de France Télévisions. Le coureur belge de 23 ans a été réanimé par les secours puis héliporté à l’hôpital.

Michael Goolaerts victime d’un arrêt cardiaque après une chute sur Paris-Roubaix

Grosse inquiétude autour de Michael Goolaerts. Le coureur de 23 ans a été victime d’une grosse chute ce dimanche sur le secteur pavé de Briastre, le deuxième de Paris-Roubaix. Inconscient à l’arrivée des secours, il aurait fait un arrêt cardiaque et a dû être réanimé par les secours selon nos confrères de France Info. Héliporté vers le Centre hospitalier de Lille, nous n’avons pas plus d’informations pour le moment sur son état de santé actuel. Son équipe Vérandas Willems-Crelan n’en a pas non plus comme elle l’a expliqué via Twitter mais a bien confirmé que son coureur prenait la direction de l’hôpital. Nous vous donnerons de ses nouvelles dès que nous en aurons. C’est en tout cas un bien triste premier Paris-Roubaix pour Michael Goolaerts.

#ParisRoubaix : victime d’une lourde chute dans le deuxième secteur pavé, Michael goolaerts, en arrêt cardiaque, a été réanimé et héliportéhttps://t.co/WUukH910F5 pic.twitter.com/OG3VvtXANq

— franceinfo plus (@franceinfoplus) 8 avril 2018

🇫🇷 #PR18 #ParisRoubaix @Paris_Roubaix

Michael Goolaerts was involved in a crash and forced to abandon the race. He was taken to hospital. No further news atm.

— Veranda’s Willems – Crelan Pro Cycling Team (@Snipercycling) 8 avril 2018

Vidéos – Michael Goolaerts pris en charge par les secours

A partir de 11 heures, dimanche 8 avril, retrouvez le direct live Paris-Roubaix 2018 pour la 116e édition du troisième Monument de l’année. Les coureurs engagés auront à parcourir 257 kilomètres de Compiègne (Oise) au Vélodrome de Roubaix. Vivez en direct tous les faits majeurs de l’Enfer du Nord, minute par minute et kilomètre par kilomètre avec notre direct commenté.

A lire : Présentation du parcours de l’Enfer du Nord 2018

Direct live Paris-Roubaix 2018

Qualifiée de reine des classiques ou encore comme étant la course la plus dure des dures, les coureurs de ce Paris-Roubaix 2018 s’apprêtent à vivre un journée en enfer. Vous ne manquerez rien de cette course si spéciale, si particulière, si unique en son genre avec notre direct live tout au long des 257 kilomètres. Il y aura vingt-neuf secteurs pavés à franchir dans ce parcours, dont la très redoutée Trouée d’Arenberg ou encore le mythique Carrefour de L’Arbre. La libération interviendra avec l’arrivée sur le Vélodrome de Roubaix autant forte en symbole pour le vainqueur qu’un coureur classé beaucoup plus loin.

Paris-Roubaix, un graal dans une carrière

Arriver au Vélodrome de Roubaix en position de remporter l’Enfer du Nord est l’objectif de nombreux coureurs. Mais peu d’entre eux auront l’occasion de connaître un tel moment dans leur carrière. Au départ de cette édition, ils seront quatre anciens vainqueurs à avoir déjà connu les joies du triomphe dans ce Monument. Niki Terpstra (Quick-Step Floors), John Degenkolb (Trek-Segafredo), Matthew Hayman (Mitchelton-Scott) et Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) qui vont tenter de s’y imposer pour la seconde fois. D’autres coureurs comme Peter Sagan (Bora Handgrohe), Philippe Gilbert (Quick-Step Floors) ou encore Arnaud Démare (Groupama-FDJ) essaieront d’inscrire leur nom au palmarès de l’épreuve pour la première fois. La lutte promet d’être haletante jusqu’au bout, voire même jusqu’aux derniers hectomètres dans le Vélodrome de Roubaix comme l’an passé.

Tanguy Turgis, coureur de l’équipe Vital Concept dirigée par Jérôme Pineau, est le plus jeune de la « Fraterie Turgis », benjamin de Anthony (23 ans) et Jimmy (26 ans), tous deux coureurs de l’équipe Cofidis. Et du haut de ses 19 ans, Tanguy Turgis sera dimanche le plus jeune coureur au départ de Paris-Roubaix 2018. Peut-être le plus jeune, mais sans doute pas le moins talentueux.

A lire : tout savoir de la 116e édition de l’Enfer du Nord

Tanguy Turgis aime Paris-Roubaix

Et ça va se voir et se savoir. Le néo-pro Tanguy Turgis prendra dimanche le départ de son premier Paris-Roubaix professionnel. Et ce qui est certain, c’est que ce jeune et talentueux coureur n’aura rien a perdre et tout à gagner au contraire. Et quand on sait que cette pépite du cyclisme français a déjà des références notoires sur cette course, il y a fort à parier que pour sa première participation avec l’élite du cyclisme mondial, il y a de fortes chances que Tanguy Turgis se retrouve à l’avant de la course… puis advienne que pourra pour une première participation. L’an passé, dans les rangs Espoirs, le coureur de l’équipe Vital Concept avait pris la 15e place de Paris-Roubaix U23 (victoire de Nils Eekhof coureur de l’équipe Sunweb Continental). Deux ans plus tôt, en 2015, le benjamin des Turgis prenait une très honorable 9e place dans la catégorie des Juniors. Cette saison, en 2018, Tanguy prendra le départ des 257 kilomètres du parcours avec seulement sept jours de course « dans les pattes », mais avec notamment un Gand-Wevelgem et un GP E3 Harelbeke de terminés. Autant dire que tous les voyants sont au vert pour ce sympathique coureur.

A lire : Découvrir les 29 secteur pavés de Paris-Roubaix 2018

La composition Vital Concept sur Paris-Roubaix 2018

Victime d’une chute à l’entraînement ce samedi matin, le Belge Kris Boeckmans a été contraint de céder sa place à Adrien Garel. Le néo-pro âgé de 22 ans sera notamment accompagné de Tanguy Turgis, mais également de Bert de Backer, Jérémy Lecroq vainqueur cette saison du GP de la Ville de Lillers (1.2), de Julien Morice vainqueur du chrono du Sharjah Tour (2.1), de Jonas Van Genechten qui a successivement abandonné le Tour des Flandres et le GP Scheldeprijs, ainsi que de Corentin Ermenault.

https://twitter.com/VitalConcept_CC/status/981969735855345664

Au départ de ce 116e Paris-Roubaix, Arnaud Démare est l’un des principaux prétendants à la victoire finale. L’Enfer du Nord constitue un événement très important de sa saison. Son objectif est de terminer sur un triomphe au Vélodrome de Roubaix. En cas de succès, il deviendrait le premier Français à inscrire son nom au palmarès depuis Frédéric Guesdon en 1997.

Arnaud Démare ambitieux pour Paris-Roubaix

« Il faudra absolument rouler devant, comme on le fait depuis le début des classiques, surtout si les secteurs pavés sont gras comme ce matin. » Démare : « Paris-Roubaix, c’est chacun pour soi »

Après avoir fait la reconnaissance d’une partie du parcours jeudi, Arnaud Démare s’est exprimé ensuite sur ses attentes pour ce Paris-Roubaix. Pour éviter une chute éventuelle, le champion de France va vouloir faire comme au Tour des Flandres la semaine prochaine, c’est-à-dire être constamment à l’avant dans le peloton. Une position qui sera idéale surtout à certains points clés de la course comme peut l’être la Trouée d’Arenberg à 95 kilomètres de l’arrivée.

« Quand on passe la trouée, on souffle dans la tête, il y a une première course qui se termine. On entre dans une autre partie de course où les risques de chute ou de crevaison sont moins importants. » Démare : « Paris-Roubaix, c’est chacun pour soi »

A partir de cet instant, la course entrera dans une phase décisive où les favoris s’expliqueront pour tenter de remporter l’Enfer du Nord. Arnaud Démare ne craint personne, et ne voit aucun favori qui se détache même s’il reconnaît la force collective de Quick-Step Floors. Si le champion de France arrive pour la victoire au Vélodrome de Roubaix, il pourra compter sur sa vitesse de pointe.

« Peter Sagan n’est pas au-dessus du lot, Greg Van Avermaet non plus. Ce n’est pas comme les autres années. Ce qu’il faut, c’est suivre. Je ne suis pas le genre de coureur qui va attaquer, surtout si l’équipe Quick-Step est bien représentée car j’aurai mes chances au sprint. (sur Paris- Roubaix) c’est chacun pour soi, tout le monde se met des bâtons dans les roues quand on n’est pas de la même équipe. » Démare : « Paris-Roubaix, c’est chacun pour soi »

Vainqueur de la dernière édition de Paris-Nice, Marc Soler va aller se frotter aux différents secteurs pavés de Paris-Roubaix. C’est la première fois que le coureur de la formation Movistar s’alignera sur ce Monument du cyclisme. Une participation qui paraît étonnante sachant que l’Espagnol est un véritable grimpeur et spécialiste des courses par étapes.

Marc Soler dans les engagés de Paris-Roubaix 2018

Une présence surprenante ! Marc Soler va découvrir Paris-Roubaix à l’occasion de cette 116e édition. Cette course est pourtant à l’opposé total de ses qualités. Grimpeur et adepte des courses par étapes, il va se confronter à une course plate au niveau du profil avec 29 secteurs pavés à franchir. Une chose est certaine, il ne faudra pas s’attendre à une performance de la part de l’Espagnol. Finir la course serait déjà un exploit pour le coureur de 24 ans, car ce n’est pas sûr du tout qu’il aille au bout. En plus que ça soit son premier Paris-Roubaix, ce sera également sa première course pavé dans sa carrière. C’est dire à quel point il est inexpérimenté sur ce terrain.

Chez Movistar, Marc Soler n’est pas le premier à se rendre sur ce style de courses alors que ce n’est pas son terrain favori. A l’image de ses coéquipiers Nairo Quintana et Alejandro Valverde qui ont disputé la classique A travers la Flandre, l’Espagnol vient avant tout se tester sur les pavés. Le résultat totalement secondaire pour lui, l’équipe comptera davantage sur un coureur comme Imanol Erviti qui apparaît comme le leader. Ce coureur ayant déjà terminé dans le top 10 en 2016 (9e) représente la meilleure chance. Un résultat du même acabit constituerait assurément une course réussie.

https://twitter.com/Movistar_Team/status/981782696182599680

Composition de Movistar sur Paris-Roubaix

• Marc Soler
• Imanol Erviti
• Nelson Oliveira
• Jasha Sutterlin
• Nuno Bico
• Hector Carretero
• Carlos Barbero

A l’occasion de la 116e édition de Paris-Roubaix, disputée dimanche 8 avril 2018, jour du Marathon de Paris également organisé par ASO (Amaury Sport Organisation), la formation Team Sunweb a confirmé la composition de son équipe de 7 coureurs à 24 heures du départ.

A lire : La liste complète des équipes et coureurs engagés sur l’Enfer du Nord

L’équipe Sunweb ne remportera pas Paris-Roubaix 2018

A la lecture de son effectif, l’équipe WorldTour Allemande n’a rien à perdre et tout à gagner. Face aux Niki Terpstra, Peter Sagan, Greg Van Avermaet, Alexander Kristoff, Arnaud Démare, Edvald Boasson Hagen, Oliver Naesen, Wout Van Aert et tellement d’autres coureurs encore, il parait peu probable que ceux de la formation Sunweb l’emportent au terme des 257 kilomètres du parcours 2018. L’équipe WorlTour, composée de sept coureurs, profite d’une moyenne d’âge de 25 ans et d’une seule et simple victoire remportée en 2018 (Phil Bauhaus sur le Tour d’Abu Dhabi). Bien peu d’arguments pour prétendre peser sur l’Enfer du Nord. A moins que les circonstances de course en décident autrement.

La composition Sunweb au départ de Compiègne

Sur le papier, et au départ de Compiègne, le seul coureur qui semble capable d’affronter les 29 secteurs pavés de Paris-Roubaix 2018 et d’arriver sur le vélodrome de Roubaix en bonne position, c’est le Néerlandais Mike Teunissen (25 ans), auteur d’une bonne série de résultats sur les Classiques Flandriennes (2e de A Travers la Flandre et 18e du Tour des Flandres). Le Belge Edward Theuns (26 ans) reste sur un abandon sur le Tour des Flandres et des résultats loin d’être significatifs dans le Top 30 d’A Travers La Flandre et sur Gand-Wevelgem. L’Allemand Max Walscheid (24 ans) a réalisé une belle place de 6e sur le Scheldeprijs, qu’a d’ailleurs abandonné Lennard Hofstede (23 ans). Concernant le Danois Soren Kragh Andersen (23 ans), il pourrait bien tirer son épingle du jeu fort des Classiques Flandriennes réussies, sans pour autant avoir pesé sur la course. Quant à Phil Bauhaus (23 ans) et Tom Stamsnijder (32 ans) ils restent respectivement sur trois et sept abandons successifs sur les Classiques préparatoires. Presque difficile de faire pire !

Avant la 116e édition de Paris-Roubaix qui aura lieu ce dimanche, Tom Boonen a eu un long entretien avec nos confrères de la RTBF. L’ambassadeur de Lotto Soudal n’a éludé aucune question : Tour des Flandres ou Paris-Roubaix, son nouveau poste ou encore les moteurs, Tommeke a répondu sans langue de bois.

Paris-Roubaix ou Tour des Flandres ? Pour Tom Boonen, c’est l’Enfer du Nord sans aucun doute possible

La retraite lui va si bien. Tom Boonen semble en tout cas bien digérer son après carrière. Le coureur belge, quadruple vainqueur de Paris-Roubaix, a déchaussé pour la dernière fois en compétition le 9 avril 2017 sur cette course qu’il aime tant. Présent pour la 116e édition qui aura lieu ce dimanche, la RTBF en a profité pour lui poser des questions sur de nombreux sujets notamment sur sa préférence entre L’Enfer du Nord et le Tour des Flandres. Pour le Belge la réponse est plus qu’évidente.

« Le Ronde est la plus grande course en Belgique. Mais pas du monde, non non ! Paris-Roubaix est plus grand ! Si je dois choisir, je choisis Paris-Roubaix, tous les jours de ma vie ! Le Tour des Flandres est la plus grande épreuve du monde… en Flandre. Mais la plus grande course du monde, c’est Paris-Roubaix. Si tu parles avec un Américain, il connaît Paris-Roubaix mais pas le Tour des Flandres, pas du tout ! » Boonen : « Quand j’ai réalisé que c’était les 200 derniers mètres de ma vie, je n’ai pas pu lancer mon sprint… »

Clair, net, précis et sans bavure. Autre point qui a été abordé, celui de son choix de devenir ambassadeur de Lotto Soudal. Cette décision a un peu surpris le monde du cyclisme. Après 15 saisons passées à la Quick-Step, il aurait été évident qu’il choisisse de travailler avec son ancienne formation. Tom Boonen a donné plus de détails sur le pourquoi du comment des choses, afin de répondre à celles et ceux qui n’ont pas compris son choix.

« Vous savez, depuis un an, j’ai failli signer trois fois un contrat pour bosser avec Quick-Step mais finalement Patrick (Lefevere) ne me l’a jamais donné. Je ne suis pas du genre à appeler tous les jours pour savoir s’il y a encore une place pour moi ! Mais j’avoue que la situation n’est pas facile car j’aime évidemment encore les Quick Step hein ! » Boonen : « Quand j’ai réalisé que c’était les 200 derniers mètres de ma vie, je n’ai pas pu lancer mon sprint… »

Vainqueur de sept Monuments dans sa carrière (4 Paris-Roubaix et 3 Tour des Flandres), Tom Boonen ne digère pas certaines défaites dont une particulièrement. Le journaliste de la RTBF lui a posé une question sur sa deuxième place sur le Ronde en 2010 et sur le fait de savoir si Fabian Cancellara, le vainqueur cette année-là, avait usé d’un moteur pour gagner. Tommeke n’a pas contourné le sujet et a répondu de façon transparente sur le doute qu’il a encore aujourd’hui.

« Oui… mais ce n’est pas à moi de le dire ! J’ai terminé deuxième et ce n’est pas le deuxième qui doit dire que la situation n’est pas normale. C’est très difficile à prouver parce qu’on n’a plus le vélo pour vérifier. C’est trop tard. » Boonen : « Quand j’ai réalisé que c’était les 200 derniers mètres de ma vie, je n’ai pas pu lancer mon sprint… »

Il y a une petite aigreur qui se dégage de sa réponse. En tout cas, Tom Boonen a été d’une franchise qui le caractérise et qui fait de lui un coureur à part, qu’on l’aime ou non.

L’attente commence à durer. Cela fait vingt-et-un an qu’un Français n’a plus remporté Paris-Roubaix appelé autrement l’Enfer du Nord. Il faut remonter à 1997 et le triomphe de Frédéric Guesdon alors coureur de l’équipe FDJ. Depuis, aucun tricolore a réussi à lui succéder au palmarès de ce Monument du cyclisme. Et si cette 116e édition de Paris-Roubaix était enfin la bonne ?

OUI, un Français va gagner Paris-Roubaix

Au départ de ce Paris-Roubaix 2018, le clan français peut nourrir de grands espoirs. A commencer par Arnaud Démare, qui paraît le plus en mesure de remporter ce Monument. En cas de succès, ce serait la deuxième fois qu’il gagnerait une course de cette importance après Milan-San Remo 2016. Et prendrait assurément encore un peu de place dans le cyclisme français. Considéré comme un très sérieux outsider, si ce n’est comme un favori, le champion de France a fait de Paris-Roubaix un de ses plus grands objectifs de la saison. Sixième déjà l’an passé, il peut en plus se baser sur un résultat de référence. Et avec comme autre d’atout d’avoir une redoutable vitesse de pointe du fait d’être l’un des meilleurs sprinteurs du monde. Tout est réuni pour connaître le jour de gloire.

Mais ce n’est pas le seul représentant français sur lequel il va falloir compter. Adrien Petit, qui reste sur deux tops 10 consécutifs n’est surtout pas à écarter d’une potentielle victoire. Bien sûr, cela paraît assez improbable à quelques heures du départ, mais qui aurait penser que Matthew Hayman l’emporte en 2016. Personne tout simplement, à part lui-même, et c’est le point commun qu’a le coureur de Direct Energie. Paris-Roubaix est une course qui lui tient particulièrement à cœur et où il veut continuer à briller. Les places d’honneur ont déjà été atteintes, reste maintenant à franchir le cap supplémentaire. Et avec un scénario favorable comme peut réserver quasiment que cette course, la victoire est à sa portée.

Dans cette même équipe, Sylvain Chavanel a également une belle carte à jouer. Privé de Tour des Flandres, car Direct Energie n’a pas été invité, c’est du coup le principal événement de ce printemps pour l’expérimenté Français. Grand nombre de coureurs ont gagné Paris-Roubaix sur le tard, alors pourquoi pas le Poitevin qui prendrait exactement la même direction pour y parvenir. Cela passera très certainement par une course d’anticipation, mais dans un grand jour, l’espoir peut se transformer en réalité. Tout comme Christophe Laporte de l’équipe Cofidis. Pas au meilleur de sa forme au Ronde à cause d’une maladie, cette-fois ci tous les voyants semblent au vert. Une bonne nouvelle sachant que l’un des Français les plus en vue depuis le début de saison. Performant récemment sur un Monument comme Milan-San Remo et une classique réputée comme Gand-Wevelgem, ce sont des belles références à mettre à son actif.

NON, aucun Français ne gagnera Paris-Roubaix

Bien sûr, un triomphe d’un coureur français serait exceptionnel pour ce Paris-Roubaix 2018 et confirmerait un peu plus encore que le cyclisme hexagonal est de retour au premier plan, mais il faudra encore attendre concernant cette course. Le niveau de la concurrence est tellement relevée, qu’aujourd’hui cela semble très difficile de voir un tricolore lever les bras au Vélodrome de Roubaix. Une place dans le top 10, top 5, voire même sur le podium sont largement dans les cordes d’un coureur comme Arnaud Démare, mais pour la première place c’est une toute autre chose.

Ces dernières années, les meilleurs Français sont toujours tombés sur plus fort qu’eux et la tendance ne devrait pas s’inverser tout de suite. Dans les principaux favoris, il y a Niki Terpstra, Peter Sagan, Philippe Gilbert ou encore Greg Van Avermaet. Avec leurs derniers résultats et leurs statuts respectifs, l’ensemble de ces coureurs paraissent supérieurs au départ. Sans oublier d’autres outsiders comme Zdenek Stybar, Yves Lampaert, Oliver Naesen qui vont être de redoutables adversaires.

En se fiant sur la dernière édition, les Français ont été à la hauteur de l’événement mais à un second échelon de la course. Démare (6e) et Petit (9e) n’ont jamais vraiment eu à un moment donné l’occasion de disputer la victoire finale. Pas en mesure de suivre les premiers quand le rythme s’est accéléré, c’est plus à ce genre de scénario auquel il va falloir s’attendre de nouveau cette année. A moins qu’une très belle surprise arrive à l’issue des 257 kilomètres.

Mitchelton-Scott va entamer Paris-Robaix dans la peau d’un outsider. Elle n’a aucun coureur de premier plan pour cette course dans ses rangs, mais quand même plusieurs candidats sérieux. Ancien vainqueur, Matthew Hayman accompagné par Luke Durbridge et Matteo Trentin tenteront de réaliser un très bon résultat.

Mitchelton-Scott, une équipe homogène pour Paris-Roubaix

Une victoire comme en 2016 sur Paris-Roubaix, se serait le scénario idéal pour Mitchelton-Scott. Il y a deux ans, l’équipe à l’identité australienne obtenait sans doute son plus grand succès avec Matthew Hayman. Vainqueur plus qu’inattendu, le coureur désormais âgé de 39 ans était sorti dans un premier temps l’échappée avant de tenir tête au retour des favoris et s’imposait au vélodrome de Roubaix. Refaire pareil ce week-end paraît hautement improbable, mais l’Enfer du Nord peut réserver à nouveau une surprise de cette accabit. En tant qu’ancien lauréat, Hayman reste un coureur à surveiller même si ses derniers résultats ne laissent pas présager un grand résultat.

Dans cette équipe, un coureur tel que Matteo Trentin semble davantage en mesure de lutter pour la victoire finale au vu de son niveau actuel. Loin au Tour des Flandres, le parcours de Paris-Roubaix semble plus en adéquation avec ses qualités de sprinteur. L’Italien est sans doute mieux armé pour performer sur ce Monument. Tout comme son coéquipier Luke Durbridge, qui est pour l’instant en retrait sur ces courses flandriennes. Mais il suffit d’un exploit sur Paris-Roubaix pour améliorer en un instant le bilan global de cette période de la saison.

PREVIEW: “We haven’t had a lot of luck so far but there’s been some really good signs that the guys are going well, we just need to put it together on the day." – DS Matt Wilson on #ParisRoubaixhttps://t.co/e1GG2eTOwI

— Mitchelton-SCOTT (@MitcheltonSCOTT) April 5, 2018

Composition de Mitchelton-Scott sur Paris-Roubaix

• Jack Bauer
• Luke Durbridge
• Alex Edmondson
• Mathew Hayman
• Roger Kluge
• Luka Mezgec
• Matteo Trentin