Warren Barguil (29 ans) est revenu auprès de Ouest France sur les dangers de faire du vélo aujourd’hui. Et le Breton sait de quoi il parle ! En 2016, alors qu’il évoluait pour le compte de l’équipe Giant-Alpecin, l’ancien champion de France a été fauché par un automobiliste en Espagne. Relevé avec une fracture du scaphoïde, Barguil a évité le pire. Mais quelques années plus tard, les tensions entre cyclistes et automobilistes sont toujours (voire plus ?) tendues. En juin 2021, les chiffres de la mortalité sur la route ont explosé. L’ONISR constate une hausse de 10 % de la mortalité cycliste avec 68 tués au 3ème trimestre 2021 contre 62 au 3ème trimestre 2019.
Warren Barguil confronté aux dangers de la route
« Aujourd’hui, je n’ai pas peur en allant rouler, mais je suis bien plus vigilant qu’avant, bien sûr, a déclaré Warren Barguil, avec ses 30 000 kilomètres au compteur, auprès de Ouest France. Je ne sors plus sur les grands axes, je fais attention aux horaires, et je m’équipe en conséquence. Je mets souvent un casque jaune, une tenue jaune. » Les tenues voyantes sont de plus en plus répandues dans le peloton professionnel et amateur. De nombreuses équipes ont opté pour un équipement jaune fluo pour les sorties d’entraînement, afin d’être repéré plus rapidement par les autres usagers de la route.
Warren Barguil a poursuivi : « On fait tous des erreurs, mais nous sur un vélo, on n’a pas de carrosserie… Ça, les conducteurs doivent se le dire ! » Malheureusement, le Breton semble résigné. Comment améliorer l’entente et le partage de la route entre cyclistes et automobilistes ? Les cyclistes ont peut-être les cartes en main… « Je critique souvent le comportement de certains automobilistes mécontents, stressés, qui font n’importe quoi et nous mettent en danger, mais je vois aussi beaucoup de cyclistes griller des feux. Ils ne se rendent pas compte ! »
Quelles solutions ?
« Je pense que le problème est en partie sociétal. On est très pressé, c’est la vie d’aujourd’hui, et ça se constate sur la route où nous ne faisons plus attention à tout un tas de petites choses. Franchement, c’est la guerre ! D’un côté les cyclistes avec leurs idées, de l’autre les automobilistes persuadés aussi d’être dans le vrai. Chacun se critique, s’engueule, personne ne veut tendre la main à l’autre, les gens sont devenus fous. Une mauvaise réaction et ça dégénère des deux côtés ! »
Selon Warren Barguil, les efforts réalisés pour mettre en place des pistes cyclables ne sont pas suffisants. Le Breton cite notamment l’exemple des Pays-Bas où le vélo est le mode de transport favori. Cependant, difficile de satisfaire chaque utilisateurs du vélo entre compétiteurs, amateurs, touristes…